Même si nous partageons de tout coeur les difficultés et la peine des familles endeuillées, il nous semble intéressant de regarder le Covid-19 avec un autre oeil. Non pas celui de la guerre, mais celui de la présence d’un autre être vivant, certes bien compliqué à gérer, mais avec lequel il faut composer. L’arrivée du Covid-19 et surtout le confinement humain a apporté une suite de bonnes nouvelles pour la Nature.
La qualité de l’air s’est améliorée
Le confinement généralisé dans plusieurs pays du monde profite grandement au climat : la qualité de l’air a rarement été aussi bonne dans certaines régions du globe – comme le montre une carte interactive basée sur des données compilées par le satellite Sentinel-5P de l’Agence spatiale européenne (ESA). Ce dernier traque les concentrations de dioxyde de nitrogène (NO2), gaz généré par la combustion du carburant et ainsi considéré comme l’un des principaux marqueurs de pollution de l’air. “La baisse des émissions de dioxyde de nitrogène est particulièrement significative dans le nord de l’Italie”, a souligné Claus Zehner, responsable des observations du satellite de l’ESA dans un communiqué seulement 48 heures après l’élargissement des mesures de confinement au reste du pays (1).
Sur la semaine du 16 au 20 mars, comparé à d’autres mois de mars, Airparif a relevé une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30 % dans l’agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60 % pour les oxydes d’azote
, selon un communiqué.
Le silence est revenu
Le confinement de l’épidémie de Covid-19 réduit nos activités, notamment nos déplacements motorisés.
Tandis que s’amenuise le bruit de notre société, on se plait a réentendre le chant printanier des oiseaux.
Il est donc raisonnable de penser qu’un cadre sonore calme, dépollué, puisse augmenter la survie des animaux chanteurs, faciliter leur reproduction, et conduise à des environnements naturels en meilleur état (2).
Les animaux sauvages se rapprochent
En Italie, le premier foyer européen touché par le Coronavirus, depuis le confinement de la population, ce sont les animaux marins qui reprennent leur droit dans les eaux de la Méditerrannée.
A Venise, Poissons, cygnes et autres oiseaux profitent de cette pause pour enfin respirer. Une semaine de confinement total aura suffi.
Dans le 3e port du pays, en Sardaigne, à Cagliari, où 30 millions de marchandises transitent chaque année, les dauphins s’approchent à nouveau des rives aujourd’hui désertiques. Depuis la mise en confinement de la population, les eaux retrouvent aussi leur clarté pour le bonheur de la faune locale. Les dauphins s’approchent désormais du rivage, provoquant l’émerveillement des internautes.
Un peu de répit pour les espèces chassables
Peu après l’annonce de mesures de confinement par Emmanuel Macron, une dérogation avait été obtenue pour que la chasse individuelle reste autorisée dès lors qu’il y avait un «enjeu sanitaire», comme pour les sangliers. Exception dont s’est indignée l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) et de nombreuses associations de protection animale. Le lendemain, les règles ont changé. Plus aucune chasse, collective ou individuelle, n’est autorisée. Idem pour le piégeage. Enfin… sauf dans les Landes, où les prefets ont accepté une dérogation (criminelle à 2 titres !) pour les Sangliers, pour l’Aube, la Meuse et la Côte d’Or, où l’agrainage dissuasif des Sangliers est permis, dans le Jura, où l’abattage de corneilles noires et de corbeaux freux demeurait toujours possible…
Des accidents avec la faune en chute libre
Amphibiens, hérissons, chevreuils, sangliers… Plus de 1 million d’animaux sont tués lors de collisions routières chaque année en France. Quelques semaines de confinement et ce sont des milliers de vie qui sont épargnées.
(1) https://www.journaldugeek.com/2020/03/26/confinement-pollution-air/
(2) https://theconversation.com/dans-le-silence-du-virus-quels-effets-sur-les-etres-vivants-134073