Le gouvernement a dévoilé ce mercredi 22 mai 2024 un plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie.  Une “feuille de route” autour de trois enjeux :

  • la prévention et la lutte contre les abandons d’animaux de compagnie ;
  • l’amélioration de la gestion de l’errance canine et féline ;
  • la prévention et la lutte contre la maltraitance des animaux de compagnie.”

Le plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie est structuré autour de cinq axes principaux :

  1. Comprendre la situation et identifier les leviers d’action :
    Caractériser les phénomènes liés à l’abandon et à la maltraitance animale pour orienter l’action publique, aboutir à une définition partagée des notions d’abandon et de maltraitance animale, et évaluer la situation en France. Le rapport en cours de finalisation sur l’errance féline proposera également une définition consensuelle de l’errance animale.
  2. Informer, interroger et former
    Il s’agit notamment d’améliorer la formation et la sensibilisation du grand public, des acteurs de terrain et des forces de l’État sur le sujet, de mettre en place un “parcours d’acquisition responsable” pour renforcer la responsabilité des adoptants, de réguler le métier d’éducateur canin ou encore d’encourager la stérilisation des animaux.
  3. Faciliter les synergies entre les acteurs impliqués dans la protection animale 
  4. Rendre la réglementation plus protectrice
    Renforcement de la réglementation et des actions en faveur des animaux de compagnie, soutien à la professionnalisation des associations de protection animale, et appui à la médecine vétérinaire solidaire à travers notamment le financiement de campagnes de stérilisation et la diffusion d’un guide et de webinaires sur les réglementations applicables.
  5. Renouveler les mécanismes de financement

    Le gouvernement a également annoncé la création d’un comité de suivi national présidé par le ministre en charge de l’Agriculture et associant les ministères de l’intérieur et des Outre-mer, de la Justice, de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, les acteurs de la société civile et les professionnels du secteur. Ce comité de pilotage aura pour mission de déterminer les mesures prioritaires à mettre en oeuvre et leur calendrier.

Une feuille de route qui a le mérite d’exister, mais qui n’est de notre point de vue en rien un plan d’actions. 

Il ne comporte ni objectifs mesurables, ni financement, en dehors des 3 millions d’euros dédiés à la stérilisation des chats ! S’il aborde la question fondamentale des abandons, il évite soigneusement celle des euthanasies de convenance, qui nous semble tellement préoccupante.

On aimerait croire à ces progrès mais notre expérience est décevante. La cellule centrale de gendarmerie (OCLAESSP) mise en place par M. Darmanin ne contient que peu de personnel (une dizaine fin de l’année dernière tout au plus, dont la moitié à Paris). Nous leur avons envoyé à leur demande de nombreux dossiers qui nous ont tous été retournés sans aucun résultat.
Côté forces de l’ordre, les choses progressent et nous saluons le travail extraordinaire de certains. Mais nous notons aussi que de nombreuses gendarmeries/commissariats n’ont encore pas de référent protection animale ou s’ils en ont, ils sont à ce jour pour certains peu motivés et peu formés (du moins pour ceux que nous avons pu rencontrer).

En dehors de l’association Vétérinaire pour tous, qui vient en aide aux personnes avec des revenus très bas, le sujet de la santé des animaux n’est pas abordé alors que 75% des chats et 90% des NAC ne voient pas le vétérinaire au mois une fois dans l’année.
Le gouvernement dit vouloir contrôler l’ACACED, formation destinée aux professionnels des animaux et aux éleveurs de chiens et de chats, mais cette formation n’est  que de 7 heures. Pensez-vous sérieusement qu’on puisse faire de l’élevage correctement avec 7 heures de formation ?

Sur le sujet des animaux hypertypes (sélection génétique qui conduit à des problèmes de santé des animaux), le sujet doit être pris en main directement par le Minsitère de l’agriculture et non par la Centrale canine et les Clubs de race.

L’Etat compte sur les entreprises pour abonder un fond de protection animale alors qu’il a dépensé 1,5 milliard en 4 ans pour lutter contre la grippe aviaire. Il va encore payer 100 à 200 millions cette année pour la vaccination des canards et poules d’élevage. Marc Fesneau a beau dire que le bien-être animal est une priorité du gouvernement, nous avons bien du mal à le croire !