Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publie ce lundi 28 février le deuxième volet de son sixième rapport d’évaluation… Et le bilan sur les impacts, les vulnérabilités et l’adaptation à la crise climatique est effrayant. La nature et l’humanité sont de plein fouet victimes des impacts du réchauffement climatique. Ces effets à forte origine anthropique sont souvent irréversibles et surtout croissants.

La faune, la flore et les écosystèmes subissent des “dégâts substantiels et des pertes de plus en plus irréversibles pour les écosystèmes terrestres, d’eau douce, côtiers et marins”. Afin de fuir le réchauffement des températures, la moitié des espèces étudiées migrent vers les pôles Nord et Sud ou montent en altitude. Les scientifiques attestent que “l’étendue et la magnitude des impacts du changement climatique sont plus importantes qu’estimées dans les précédents rapports”.

Que retenir du rapport du GIEC au sujet de la biodiversité ?

Voir la fact sheet complète du GIEC (en anglais)

Impacts observés

Selon ce dernier rapport, le réchauffement climatique a eu pour principaux effets sur la biodiversité :

  • l’altération des eaux du monde entier
  • des pertes d’espèces locales
  • une augmentation de maladies
  • une mortalité massive de plantes et d’animaux
  • des extinctions d’espèces
  • une augmentation des superficies brûlées par les feux de forêt
  • des pertes de moyens d’existence de pratiques culturelles et d’activités récréatives dans le monde entier
  • des événements climatiques extrêmes

Risques futurs

Les menaces pour les espèces et les écosystèmes dans les océans, les régions côtières, et sur la terre, en particulier dans les points chauds de la biodiversité, présentent un risque qui augmentera avec chaque dixième de degré supplémentaire de réchauffement.” 

Si nous ne réduisons pas rapidement et profondément nos émissions de CO2, la faune sauvage va devoir faire face à des températures records dans les dix prochaines années. De plus, les écosystèmes sensibles seront rapidement très à risque à cause de la mortalité massive des arbres, du blanchiment des récifs coralliens, de grands déclins d’espèces dépendantes de la glace de mer et d’événements de mortalité massive, à cause des prochaines vagues de chaleur.

Extinction des espèces

En quelques chiffres :

  • 47 % des 976 espèces étudiées ont subi des extinctions de populations locales causées par le climat.
  • Au-delà de 2°C d’ici 2100, les risques d’extinction et d’effondrement des écosystèmes augmentent très rapidement.
  • Le risque d’extinction des espèces augmente avec le réchauffement et le risque est environ dix fois plus grand pour les espèces endémiques (de 1,5 °C à 3°C au-dessus des niveaux préindustriels).
  • Pour les espèces endémiques, ~100% des espèces des îles, ~84% de celles des montagnes, ~12% de celles des continents et ~54% des espèces marines (notamment en Méditerranée) devraient être menacées d’extinction en raison des changements climatiques.

Hotspots de biodiversité

Les activités humaines impactent tous les points chauds de biodiversité, certains plus que d’autres. Au-delà des conséquences des changements climatiques évaluées, les scientifiques dénoncent que ces dernières sont aggravées par d’autres impacts anthropiques, à savoir : la perte et la fragmentation de l’habitat, la chasse, la pêche et ses prises accessoires, la surexploitation, le captage d’eau, l’enrichissement en éléments nutritifs, la pollution, l’introduction d’espèces envahissantes par l’homme, les ravageurs et les maladies, qui réduisent la résilience de l’écosystème.

Selon Animal Cross, les zones de libre évolution peuvent ainsi paraître comme une solution contre ces catastrophes écologiques. Pour en savoir plus sur la libre évolution : cliquez ici.

    Que préconise le GIEC ?

    Sauvegarder la biodiversité et les écosystèmes est fondamental pour un développement résilient au changement climatique, compte tenu des menaces que le changement climatique représente pour eux et de leur rôle dans l’adaptation et l’atténuation.
    Des analyses récentes, s’appuyant sur une série de sources de données, suggèrent que le maintien de la résilience de la biodiversité et des services écosystémiques à l’échelle mondiale dépend de la conservation efficace et équitable d’environ 30 % à 50 % des zones terrestres, d’eau douce et océaniques de la Terre, y compris les écosystèmes naturels actuels.

    La restauration et la sauvegarde des écosystèmes terrestres et océaniques permettra à la faune et à la flore de renforcer leur résilience climatique. Mais les stratégies ne pourront pas se résumer à se reposer passivement sur la nature. Les choix sociétaux ainsi que les actions de la prochaine décennie seront donc décisifs. En effet, ils détermineront l’amélioration de la résilience des écosystèmes face au réchauffement climatique. Afin d’améliorer la résilience climatique, deux actions simultanées sont nécessaires :

    1) Mettre en oeuvre un large éventail d’actions qui réduisent considérablement les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine ;

    2) Un second éventail tout aussi large d’actions qui transforment notre mode de vie et placent la société humaine sur la voie du développement durable (repenser le secteur industriel et énergétique,  ainsi que l’urbanisation).

    Cette seconde action nécessite un soutien des gouvernements accompagné d’une chance équitable de participation aux processus décisionnels, avec des connaissances et revenus suffisants. Sinon, de nombreuses communautés humaines ne pourront aucunement participer à la réduction des émissions ou s’adapter au changement. 

    Face à ce bilan dramatique, Antonio Guterres,  le secrétaire général de l’ONU, dénonce une “abdication de leadership criminelle” et déclare que ce nouveau rapport “est un recueil de la souffrance humaine et une accusation accablante envers l’échec des dirigeants dans la lutte contre les changements climatiques“.

    Faisons donc en sorte que notre prochain Président de la République comprenne cette urgence et agisse !