Dans un communiqué en date du 4 septembre 2023, Madame Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne, annonce un projet de révision du statut européen de protection du loup, qui fera suite à l’analyse des données (sur le loup) que les particuliers, les “communautés locales” et les scientifiques sont invités à adresser à EC-WOLF-DATA-COLLECTION@ec.europa.eu . Ce communiqué fait écho, pour la France, à plusieurs initiatives analogues de députés et sénateurs, tels celles du sénateur C. Pellevat et du député P. Morel-À-L’Huissier, qui réclament la réduction du statut de protection du loup en France.

Au-delà de l’opportunité politique, à la veille des élections européennes, pour Mme von der Leyen et son parti le Parti Populaire Européen de séduire le monde agricole et le monde de la chasse, cet appel contient plusieurs contre-vérités, voir outrances.

Tout d’abord, les meutes de loups seraient devenues « un danger pour l’homme », alors que toutes les données sur les interactions homme/loup en Europe, montrent que le loup fuit l’homme, et qu’il n’a même jamais mordu en situation d’extrême surprise.

Ensuite le « danger pour le bétail » est réel, mais peut efficacement être réduit par l’ensemble des moyens de protection mis à disposition et subventionnés : chiens de protection, parcs électrifiés et aide-bergers. Tous ces moyens de protection sont actuellement sous-utilisés, et parfois détournés de leur vocation première.

De plus, le texte enfreint les « règles de la Commission pour une meilleure réglementation ». Toute décision visant à modifier le statut de conservation des loups doit être fondée sur des données scientifiques fiables (« données probantes »), et non sur les éléments incertains remontés lors d’une consultation non transparente et improvisée.

Les lignes directrices relatives à l’amélioration de la réglementation exigent que toutes les parties prenantes devraient disposer d’un délai raisonnable pour apporter des contributions éclairées, ce qui n’est pas le cas ici.

Sur la méthode, ajoutons que la nature des données attendues est tellement imprécise que l’on ne voit pas bien quelle exploitation sérieuse pourrait en être fait, à cette échelle.

C’est pourquoi nous vous invitons, en tant que « partie intéressée « (« all interested parties », pas seulement les parties prenantes), à manifester votre désapprobation en écrivant un email à : EC-WOLF-DATA-COLLECTION@ec.europa.eu