Les chevaux et les équidés en général ont besoin d’exercice

Passer des heures à marcher avec le reste du troupeau en quête d’herbe fraîche, c’est là pour le cheval un comportement naturel qu’il doit pouvoir reproduire dans une certaine mesure à l’état domestique.

Le cheval est un animal de proie, physiologiquement adapté à ce comportement. Lorsqu’ils sont poursuivis, les chevaux sauvages, après un démarrage au quart de tour, peuvent atteindre jusqu’à 65 km/h sur une courte distance. Animal de proie, habitué aux grands espaces, le cheval doit pouvoir observer son environnement, et, en cas de danger, il doit pouvoir fuir. C’est pourquoi il n’aime pas être attaché. On peut attacher son cheval uniquement pendant de courtes périodes par exemple pour le nourrir ou pour le préparer au transport, pendant la nuit dans le cadre de randonnées ou le temps d’une manifestation.

Le cheval doit prendre suffisamment d’exercice quotidien, que ce soit dans une aire de sortie en plein air, sans entrave, ou sous forme de travail en tant qu’animal de rente ou de sport. Les juments poulinières avec leur poulain, les jeunes chevaux et les autres chevaux qui ne font pas l’objet d’une utilisation doivent pouvoir bénéficier de sorties tous les jours, pendant au moins deux heures. Le cheval de rente ou de sport doit en outre pouvoir se mouvoir librement 2 jours par semaine pendant au moins 2 heures à chaque fois.

L’aire de sortie et le pâturage doivent être délimités par une clôture visible interdisant toute évasion et ne présentant aucun risque de blessure pour l’anima l: le fil de fer barbelé est donc proscrit pour la clôture des prés et des paddocks.

Dans la détention prolongée en plein air, les chevaux peuvent se mouvoir autant qu’ils en ont besoin, mais il faut être attentif à ce que le sol du pré ou du paddock ne soit pas boueux ou envahi par le crottin et l’urine, car cela pourrait nuire à la santé des animaux, en raison du risque de chutes, de claquage, d’éruptions cutanées douloureuses ou de pourriture de la fourchette.

Les chevaux ont besoin d’un abri et de repos

Le cheval se repose plusieurs fois par jour pendant de courtes périodes. Pour adopter des positions de repos normales, il doit disposer d’un abri et de suffisamment d’espace au sein de l’écurie pour s’allonger. Le cheval peut somnoler voire dormir debout pendant quelques minutes. Pour dormir plus longtemps, il s’allonge sur le ventre, la tête redressée ou posée sur le sol selon la phase de repos / sommeil. Durant la phase de sommeil profond, qui ne dure que quelques minutes, le cheval est couché sur le côté comme de nombreux autres animaux.

Pour adopter ces différentes positions de repos, le cheval ne doit pas être attaché et doit disposer de suffisamment d’espace pour pouvoir se coucher sur le côté en étendant les jambes. Pour un cheval avec une hauteur au garrot de 1,70 m, par exemple, un box individuel devra mesurer au moins 10,5 m2, tandis qu’en stabulation libre à plusieurs compartiments, chaque animal devra disposer d’une aire de repos d’au moins 7,50 m2. La hauteur sous plafond devra s’élever à 2,5 m minimum.

L’aire de repos doit être recouverte d’une litière sèche et propre, car sinon l’animal ne reste pas allongé suffisamment longtemps. La litière permet aussi de réduire la déperdition de chaleur corporelle et absorbe l’urine, rendant ainsi l’odeur d’ammoniaque – gaz toxique – moins prégnante.

Les équidés ont besoin de manger, de boire et de faire de l’exercice

Le cheval boit 20 à 60 litres d’eau par jour. Animal herbivore, il consacre quotidiennement plusieurs heures à la prise de nourriture, étalée tout au long de la journée.

Le cheval doit boire plusieurs fois par jour sur le pâturage et donc disposer si possible d’un accès permanent à l’eau, par exemple au moyen d’abreuvoirs automatiques, d’un cours d’eau, d’une fontaine ou d’un abreuvoir mobile au pâturage. Le fonctionnement et la propreté des abreuvoirs automatiques et des autres récipients doivent être contrôlés suffisamment souvent.

L’alimentation de base doit se composer de fourrage grossier et la prise de nourriture doit s’étaler sur plusieurs heures durant la journée, comme à l’état sauvage, afin de satisfaire le besoin d’occupation du cheval. L’important n’est donc pas uniquement qu’il bénéficie d’un apport suffisant en calories et en nutriments. Un cheval qui ne dispose pas quotidiennement d’un libre accès pendant au moins 16 heures à de la paille fourragère, de l’herbe ou du foin, doit être nourri au moins trois fois par jour avec du fourrage grossier.

Cependant, même le cheval peut manger trop. Il faut donc faire particulièrement attention à l’apport de fourrage concentré et aux pâturages riches en protéines et en nutriments, notamment pour les équidés aux besoins alimentaires réduits, car cela peut nuire gravement à leur santé. Le manque d’exercice est un facteur de risque supplémentaire.

Elevage des jeunes chevaux

La jument pleine doit pouvoir mettre bas au calme. Le contact avec sa mère et ses congénères est essentiel pour le poulain.

La jument doit disposer d’un espace suffisant pour mettre bas : la superficie du box de mise bas ainsi que du box pour jument avec un poulain âgé de plus de 2 mois doit être supérieure de 30% au moins à la surface d’un box individuel ordinaire.

Poulains et jeunes chevaux doivent grandir au sein d’un groupe afin qu’ils apprennent à reconnaître les formes d’expression propres à leur espèce.

Même dans le box de mise bas, la jument et le poulain doivent pouvoir établir un contact visuel, auditif et olfactif avec leurs congénères.

Les juments poulinières avec leurs poulains et les jeunes chevaux doivent pouvoir bénéficier de sorties tous les jours pendant au moins deux heures. Et les jeunes chevaux doivent être détenus en groupe.

Les équidés ont besoin de contact avec d’autres équidés

Le contact social est très important pour le cheval, animal de proie à l’instinct grégaire. Le troupeau lui offre la sécurité dont il a besoin. La détention individuelle, sans congénère, n’est pas conforme à ses besoins. En liberté, le cheval vit en petits groupes, ces derniers étant rattachés à un troupeau. Les relations entre les individus obéissent à une hiérarchie plus ou moins stricte.

La présence de congénères est vitale pour le cheval sauvage, car le danger se repère mieux en groupe. Pendant que les chevaux se nourrissent, quelques congénères veillent toujours. Les autres ont ainsi suffisamment de temps pour s’alimenter. Les chevaux expérimentés mènent le groupe vers les prairies riches en fourrage et vers les points d’eau. La vie en groupe est donc synonyme de sécurité.

Aujourd’hui encore, le cheval domestique a les mêmes besoins en termes de sécurité que le cheval sauvage : la détention d’un cheval seul, sans autres équidés pour lui tenir compagnie, n’est donc pas conforme aux besoins de l’espèce. L’animal doit toujours être en contact visuel, auditif et olfactif avec un congénère, un poney, un âne, un mulet ou un bardot.

Si la détention en groupe convient à la plupart des chevaux, la configuration de l’enclos doit permettre aux individus de s’éviter et de se tenir à l’écart, et proscrire les passages étroits et les culs-de-sac. D’autre part, les animaux doivent avoir la possibilité de manger sans être dérangés. Les individus malades doivent pouvoir être provisoirement isolés du groupe.

Les équidés ont besoin de soins

De bonnes conditions de détention sont essentielles pour la santé des animaux. Ceux-ci doivent non seulement disposer d’une nourriture adaptée et de suffisamment d’eau, mais aussi bénéficier d’un bon climat d’écurie et avoir la possibilité de se déplacer et d’entretenir des contacts sociaux. La manière dont le détenteur traite son cheval revêt aussi une grande importance.

Les chevaux détenus par l’homme ont besoin de soins.

Leurs sabots et leur pelage notamment doivent être soignés. Des soins des sabots dans les règles de l’art sont exigés pour que les chevaux ferrés ou non aient une conformation anatomique correcte et puissent se mouvoir de manière naturelle. Ces soins préviennent les maladies des sabots. La litière doit être changée régulièrement afin de prévenir toute dégradation de la corne des sabots due au fumier ou à l’urine. Il est important de contrôler qu’il n’y a pas de modification de la position naturelle des sabots, d’utilisation de ferrages nuisibles et de poids dans la région des sabots.

Au pâturage, les chevaux se roulent par terre ou entretiennent mutuellement leur pelage. Lorsque ces techniques d’entretien naturelles s’avèrent impossibles ou limitées, il est nécessaire d’étriller et de nettoyer régulièrement le cheval.

Les conditions de détention doivent viser à garder le cheval en bonne santé. En cas de maladie, un vétérinaire doit être appelé. Les animaux malades doivent recevoir immédiatement des soins adaptés, prodigués par un vétérinaire.

Sources :

Office Véréninaire Fédéral Suisse
Vigiferme