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Le putois

Aujourd’hui protégés dans plusieurs pays d’Europe de l’ouest (Italie, en Suisse, en Belgique, au Luxembourg, au Royaume-Uni et dans certaines régions d’Espagne et d’Allemagne), les putois sont classés « quasi-menacés » sur la liste rouge française des mammifères menacés, en raison de la forte régression de leurs habitats, les zones humides.

Pourtant, les putois peuvent être tués par tir en tant qu’espèce « chassable » et par piégeage en tant qu’espèce classée « nuisible ».
Mais  plus de 6000 putois sont détruits chaque année par des tirs d’opportunité, au cours de chasses à d’autres espèces, ou par des pièges qui ne leur sont pas destinés. Notons qu’il est probable que ses effectifs baissent en France.

Que leur reproche-t-on au juste ?
Les chasseurs accusent les putois de porter atteinte aux basses-cours et au « petit gibier ».  Ces arguments sont si minces et jamais prouvés que personne n’y croit vraiment. Et l’on confond souvent, plus ou moins volontairement, putois, vison, martre et fouine.

L’impact de la prédation du putois concerne la population des lapins de Garenne et des anatidés (famille des oies, des cygnes et des canards) durant la période de couvaison.

Rarement visités par les putois, les poulaillers ne le sont pas du tout s’ils sont bien fermés la nuit. Les gardes de l’ONCFS ne signalent d’ailleurs que rarement des dégâts dans des clapiers ou des poulaillers. Les rares cas attestés sont souvent du fait de planches disjointes, de grillage troué, de portes disloquées ou fermant mal…, donc en général, d’un entretien peu soigneux des élevages.

Alors nuisibles les putois ? Les putois ne portent atteinte ni à la faune, ni à la flore. Bien au contraire, ils assurent un rôle de protection et participent à l’équilibre général de l’environnement.

 

Le putois, un partenaire efficace dans les écosystèmes

Un ami des agriculteurs pour la protection des cultures

Gros consommateur de rongeurs, comme les campagnols et les mulots, les putois limitent les dégâts que ces derniers peuvent commettre et protègent ainsi les cultures.

Lorsque le putois ne dispose pas de proies plus grandes à se mettre sous la dent, on estime à un millier le nombre de petits rongeurs détruits chaque année par le putois.

Ce sont donc des auxiliaires écologiques et économiques, qui permettent à l’agriculteur d’éviter les produits chimiques tellement toxiques.

 

Une aide pour limiter l’expansion du rat surmulot et du rat musqué

Les putois font partie des rares prédateurs efficaces du rat surmulot et du rat musqué, contre lesquels l’homme mène une lutte coûteuse (2).
Le rat surmulot est une espèce exotique en France, susceptible de faire l’objet d’une lutte obligatoire en tant que « nuisible » au titre de la protection des végétaux. Le rat musqué, classé « nuisible » sur l’ensemble du territoire en tant qu’espèce « envahissante », fait l’objet d’une lutte organisée.
Protéger le putois est donc en cohérence avec la lutte contre leur expansion.

 

Un nettoyeur efficace de la nature

Les putois appartiennent à cette catégorie d’animaux qui assainissent la nature. En effet, en absorbant les cadavres d’animaux et les déjections, potentiellement porteurs de maladies, ils participent à la formation d’un humus sain, non contaminé par des éléments pathogènes.

 

Un partenaire dans la lutte contre la myxomatose

Le mets préféré des putois est sans doute le lapin de Garenne. Mais pas n’importe lequel. Il s’attaque aux plus faibles d’entre eux, les plus âgés ou ceux qui ne sont pas viables dans la nature, atteints par exemple de malformations ou de maladies comme la myxomatose.
De cette façon, les putois limitent la propagation des maladies.

 

Le 29/10/2018

Bibliographie du putois

Rapport Lang, 2009

Bulletin mensuel de l’ONCFS n°98

Rigaux P. (2017). Protéger le Putois d’Europe (Mustela putorius). État de conservation en France et demande d’inscription sur la liste des mammifères protégés. Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères.

MNHN* (2001). Avis scientifique n° 2001/01 relatif au classement de la martre, de la belette et du putois en nuisibles. 7 p.

Ministère de l’agriculture et de la pêche (2000)

Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie et al., 2007). Arrêté du 6 avril 2007 relatif au contrôle des populations de ragondins et de rats musqués. Version consolidée au 02 janvier 2017. NOR: AGRG0753551A

Lodé T. Mémoire à propos des animaux sauvages susceptibles d’être classés nuisibles au titre du décret 88-940 en application de l’article 393 du code rural. Université d’Anger, laboratoire d’écologie animale.

Dréal Haute-Normandie 2010 – Note sur l’intérêt économique de certaines espèces dites « nuisibles » en Haute Normandie