Espèce très commune dans notre pays, les lapins de Garenne voient leur population baisser dangereusement depuis 25 ans. Les lapins de Garenne tués pour la chasse étaient de 13,5 millions en 1974/1975, ils sont passés en 2013-2014 à 1.5 million (1).
Les lapins de Garenne sont affectés principalement par 3 pathologies : la myxomatose, la RHD et la coccidiose. Certaines populations soumises conjointement à ces deux maladies peuvent enregistrer des mortalités annuelles de l’ordre de 80-90 % chez les adultes et plus de 95 % chez les jeunes.

Le taux de mortalité est si élevé qu’il provoque un effondrement des populations, pouvant entraîner leur disparition complète, comme c’est le cas à l’île d’Hoëdic dans le Morbihan (2), même si certaines populations de taille importante semblent peu affectées par ces maladies. L’effacement progressif du lapin de garenne perturbe ainsi tout un écosystème.

En 2017, l’UICN a classé le lapin de Garenne espèce quasi menacée.

Pourtant, les chasseurs vivent toujours sur le mythe d’une espèce abondante et surtout prolifique et le lapin est malgré tout classé nuisible dans certaines régions !

Les agriculteurs l’accusent de commettre des dégâts aux cultures et plantations forestières lorsqu’il vit en population dense mais l’une des principales menaces des lapins de Garenne sont les chasseurs, bien sûr.

Alors, vraiment nuisibles les lapins de Garenne ? Bien au contraire !

Les lapins de Garenne : de véritables jardiniers d’entretien

Les lapins de Garenne mangent les herbes sèches et nettoient les sous-bois.
Ils permettent ainsi aux plantes autochtones de se régénérer, de croitre et de se densifier, favorisant le bon fonctionnement de la chaine alimentaire.
Ils limitent par ce travail les départs d’incendie liés aux phénomènes d’herbes sèches.
Leurs terriers permettent un bon drainage des sols, l’eau ruisselant dans les galeries.

Ils protègent certaines espèces en voie de disparition

Les lapins de Garenne sont à la base du régime alimentaire d’autres animaux, comme l’aigle de Bonelli, le hibou grand-duc, ou encore le lynx ibérique, catégorisés comme espèces menacées (1).
Uniquement hébergé par le lapin de Garenne dont il habite les terriers, le lézard ocellé, en voie de disparation, voit son avenir menacé. Les plans de préservation de ce lézard incluent donc des renforcements de la présence du lapin.

Quand les chasseurs paient des laboratoires : danger imminent !

Connaissez-vous les puces vaccinantes ? C’est le résultat des recherches du laboratoire Bio-Espace, qui appartient à l’Association nationale des chasseurs de lapins et des chasses traditionnelles (Anclatra) (4).
Pour permettre aux chasseurs de retrouver leur cible favorite, l’invention de l’association devrait permettre de lutter contre la myxomatose qui décime les cheptels de lapins de Garenne depuis plusieurs décennies. Le laboratoire contamine des puces qui sont introduites dans les terriers. Le lapin, recouvert de puces, fabrique des anticorps qui le vaccinent.
Mais si ces puces ont été conçues au départ pour ne pas être attirées par l’être humain, il est évident qu’elles se baladent d’hôte en hôte (équidés, renards, tiques…). Et si ces puces viennent à piquer des promeneurs, est-on bien sûr de connaître le résultat sur l’humain ?

 

Animal Cross propose donc de sortir le lapin de Garenne de la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts mais aussi de cesser toute forme de chasse.

 

Sources

  1. ONCFS
  2. Question au gouvernement de Mme Romero Dias le 13/11/2018
  3. Dominique Lang « La Croix » le 21 /02 /2017
  4. https://www.lepointveterinaire.fr/publications/la-semaine-veterinaire/article/n-1347/un-laboratoire-eleve-des-puces-pour-lutter-contre-la-myxomatose-des-lapins-sauvages.html