Une consultation du public portant sur la demande d’autorisation d’introduction d’une ourse dans les Pyrénées Atlantiques, formulée par l’ONCFS, est organisée jusqu’ au vendredi 4 février 2011 inclus.
Amoureux de la nature et de l’ours, d’où que vous soyez, il est très important que vous vous exprimiez.Nous vous invitons à adresser vos observations et encouragements à la réintroduction de l’ourse ce printemps. Pour vous faciliter le travail, nous avons préparé un courrier.
La pérennité des ours dans les Pyrénées ne sera garantie qu’à la condition de remplacer au minimum les animaux tués du fait de l’homme. Compte tenu de la situation actuelle du noyau occidental de la population ursine dans les Pyrénées où ne subsistent plus que des mâles, la secrétaire d’Etat à l’Écologie a proposé de remplacer l’ourse Franska tuée en 2007 lors d’un accident routie par une femelle pour sauvegarder ce noyau. Elle a confié l’organisation technique et financière de ce remplacement à l’ONCFS.
Un dossier élaboré par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), est mis à la disposition du public et des collectivités territoriales sur le site internet de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques
Pour vous aider, nous avons rédigé une lettre. Vous pouvez vous en inspirer, la reprendre partiellement ou totalement puis l’adresser avant le 4 février 2011 à :
M. le préfet des Pyrénées-Atlantiques « Consultation introduction de l’ours »,
2 rue du Maréchal Joffre,
64021 PAU CEDEX
Attention, les courriers doivent comporter votre nom et adresse et doivent être datés et signés. Merci pour eux !
Exemple de lettre
Nom :
Prénom :
Adresse ,
, le 2011
Madame la Ministre,
C’est avec détermination que je vous adresse ce courrier pour vous expliquer pourquoi je soutiens la réintroduction d’une ours slovène dans nos belles Pyrénées.
L’arrivée de cette ourse est essentielle pour les vallées d’ Ossau et d’Aspe puisque depuis 2007, il n’y a plus de femelle. Elle représente un véritable espoir pour le maintien de l’espèce dans nos montagnes.
La présence de l’ours est avant tout notre fierté de Pyrénéen. Sa réintroduction représente une nouvelle chance de sauvegarder notre richesse régionale. L’ours, devenu par l’action de l’homme le symbole d’une biodiversité en danger, peut par l’acceptation de tous retrouver sa place de roi des animaux de l’hémisphère nord. Au même titre que nos chapelles, nos bastides, nos grottes ornées, nos traditions, l’ours fait partie depuis des millénaires de nos paysages et de notre patrimoine naturel et culturel. Nos forêts et nos montagnes perdraient toute leur force, leur beauté et leur âme sans ce mystérieux habitant, si difficile à observer. Nous voulons des montagnes vivantes, avec toute leur faune, et l’ours en est l’espèce emblématique.
Bien sûr il prélève parfois sa nourriture parmi les troupeaux mais cette prédation est dérisoire face aux pertes liées à la foudre, aux chutes, aux chiens errants, aux vols et aux maladies non soignées (0,027 % du cheptel en estive et 0,67 % des pertes annuelles selon les services de l’Etat, soit 150 moutons). Et il faut savoir que le taux de prédation est directement fonction des moyens mis en œuvre pour protéger les troupeaux. Surveiller les troupeaux génère un surcroit de travail pour les éleveurs mais cet effort est source d’emploi (embauche de bergers) et d’enrichissement de la vie pastorale (utilisation de Patous). De plus, il est largement subventionné par les pouvoirs publics. Il faut être juste. On ne peut pas utiliser chiens et moyens de protection, subventionnés par les crédits associés à l’ours, encaisser aides et subventions et protester si l’ours rencontre des brebis sans surveillance !
Il est normal d’avoir peur. Mais s’il existe dans d’autres pays des ours largement plus carnivores, les ours d’Europe sont extrêmement pacifiques, passant généralement inaperçus car ils nous évitent. Si nous pouvons observer leurs empreintes et quelques signes de présence, il faut beaucoup de chance pour les voir ! Et puis il est aisé de comprendre qu’une mère préfèrera se mettre en danger face à l’homme pour défendre ses petits si elle ne peut fuir ! Mais nous devons apprendre à rester humbles et à respecter la nature et ses habitants. En comparaison, rappelons que la chasse fait beaucoup plus de victimes. Depuis 1997, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage a recensé 2127 accidents, et 319 morts en 2008 du fait de la chasse. Et l’ours, combien a-t-il tué ou attaqué d’humains en France ? 0
Dans la région d’Espagne où habite la plus grande population d’ours bruns, les associations de chasseurs gestionnaires des territoires de chasse où habite l’ours se sont unies aux organisations de conservation de la nature pour devenir les plus fermes défenseurs de la conservation de cette espèce (source : FAPAS). Pourquoi cela ne serait-il pas possible en France ?
Pour finir, je citerai le poème de Jean-Marie LE CLEZIO, prix Nobel de littérature, s’adressant à l’ours des Pyrénées tellement décrié par les hommes : (…)
Mais savent-ils quelle solitude sera dans ces montagnes
Quand tu n’y seras plus ?
Dans ces fourrés, quand ne résonnera plus le bruit de ton pas claudicant ?
Dans ces ruisseaux, quand il n’y aura plus de lumière qui brille sur ta fourrure hérissée,
Quand tu ne bailleras plus au soleil au printemps,
Quand les petits d’ours, les derniers oursons de France, ne découvriront plus le monde où ont vécu leurs ancêtres ?
L’homme qui te refuse l’asile, Ours fabuleux, légendaire, vieil ennemi cher au coeur,
Sait-il bien que ta mort le condamne à la prison perpétuelle de la solitude et du silence ?
Veuillez recevoir, Madame la Ministre, l’assurance de mon respect le plus sincère,
Signature