Article mis à jour en janvier 2017
Expérimentation animale : Cruauté et souffrance …. inutiles
Les chercheurs, pour se donner bonne conscience, utilisent de préférence le terme « expérimentation animale » à celui de « vivisection », car il est moins évocateur de sang et de souffrance.
Avant dʼaller plus loin dans les détails et les chiffres, prenons conscience de ce quʼentraîne lʼExpérimentation Animale et posons-nous quelques questions essentielles. Les réponses argumentées à ces questions nous montrent combien les expériences pratiquées sur les animaux, procèdent dʼune « mauvaise science » (des résultats qui nʼont aucune rigueur scientifique).
Enfin et surtout, il est inconcevable de cautionner le sacrifice (par lʼhumain) de 11,5 millions * dʼanimaux par an qui nʼont rien demandé à personne.
On a apprend dans le même rapport de l’Union européenne que « la deuxième catégorie d’animaux les plus utilisés est constituée par les animaux à sang froid, c’est-à-dire les reptiles, les amphibiens et les poissons, qui représentent 12,4 %, suivis par les oiseaux avec 5,9 % ». ou que les recherches fondamentales utilisent 46% des animaux …ces fameuses recherchent sans application directe
Concernant les Etats-Unis et la Chine, les estimations les plus basses sont de lʼordre de 60 millions chacun …
(* pour les statistiques lire le septième rapport sur les statistiques sur les animaux utilisés à titre expérimentale et à d’autres fins scientifiques dans les Etats membres de l’Union européenne)
Beaucoup pensent qu’il est suffisant que l’expérimentation animale respecte les 3 R
Elaborée en 1959, la théorie des 3 « R » pose les bases d’une première démarche éthique appliquée à l’expérimentation animale en Europe et en Amérique du Nord. Il y a plus de 50 ans, W.M.S. Russell et R.L. Burch ont développé un programme de mise en place et de développement de lignes directrices appelé la « règle des 3 R » et comprenant les points suivants [i] :
- Reduce (Réduire) le nombre d’animaux en expérimentation
- Refine (Raffiner) la méthodologie utilisée, ce qui implique la notion de points limites (critères d’interruption)
- Replace (Remplacer) les modèles animaux.
Cette théorie a fait son chemin dans la communauté scientifique et juridique pour être, cinquante ans plus tard, la clé de voute de la nouvelle règlementation européenne [ii] . Ce texte a été transposé en droit français en février 2013.
« Les soins et l’utilisation d’animaux vivants à des fins scientifiques sont régis par des principes de remplacement, de réduction et de raffinement établis sur le plan international. »
« L’utilisation d’animaux à des fins scientifiques ou éducatives devrait donc être envisagée uniquement lorsqu’il n’existe pas de méthode alternative n’impliquant pas l’utilisation d’animaux. »
Quoique très insuffisant ce cadre juridique réalise un progrès car il n’est plus laissé à la liberté de l’investigateur le soin de diminuer les souffrances des animaux, c’est une obligation. [iii]
Il faut réfuter les 3R au motif que le modèle animal n’a pas une valeur prédictive pour le modèle humain.
La plupart des scientifiques avancent qu’ils ont besoin d’un modèle plus avancé qu’un modèle in vitro ou in silico (ordinateur) pour évaluer de nouveaux médicaments.
Mais c’est un mensonge de dire que les tests sur les animaux sont un pronostic correct de ce qui va se passer chez l’homme. Les prétendus scientifiques s’appuient sur le postulat infondé que le test chez l’animal va permettre de comprendre ce qui se passe chez l’homme.
Nous reprenons ici des passages du site internet de l’association Antidote Europe que nous vous invitons très chaleureusement à lire en détail ([iv].). Cette association est composée de scientifiques qui parlent en connaissance de cause.
« En aucun cas ces « modèles animaux » ne reproduisent la maladie telle qu’elle se présente chez les patients humains. Cancer, maladies neurologiques, maladies infectieuses, inflammation, transplantation d’organes… Prenez n’importe quel domaine et vous trouverez de nombreux articles scientifiques dans lesquels les chercheurs reconnaissent qu’il n’y a pas de « bon modèle animal ». Nous en avons cité beaucoup dans La Notice d’Antidote. Et nous insistons sur ce fait : les « modèles animaux » induisent en erreur (des thérapies efficaces pour eux ne le sont pas forcément pour l’homme) et font perdre des quantités considérables de temps et d’argent. »
« Ce n’est pas à nous de prouver que les modèles animaux, utilisés par exemple en carcinogenèse ou toxicité, ne sont pas prédictifs. Il incombe aux partisans du caractère prédictif des modèles animaux de faire la démonstration qu’ils le sont, ce qui nécessite de considérer ce que les preuves montrent réellement. »
On ne demanderait pas aux opposants à l’astrologie de prédire l’avenir bien qu’ils dénoncent l’astrologie comme une mauvaise prédiction de l’avenir.
Le secrétaire d’État américain à la santé, Mike Leavitt, déclarait en 2007 :
« À l’heure actuelle, neuf médicaments expérimentaux sur dix échouent au stade des essais cliniques, car nous sommes incapables de prédire précisément leurs effets chez les êtres humains à partir des études en laboratoire et sur les animaux ». Le responsable d’un laboratoire de recherche Steve Perrin arrive aux mêmes conclusions « Même quand les études sur l’animal suggèrent qu’un traitement sera efficace et sans danger, plus de 80 % des médicaments potentiels échouent quand on les teste sur les gens. » [v]
« Qu’est-ce qui constitue une prédiction dans les systèmes biologiques complexes ? Nombreux sont ceux qui justifient l’utilisation des animaux comme modèles prédictifs en déclarant que les animaux sont prédictifs mais pas forcément de façon fiable. Cette formule ressemble fort à un oxymore. Prédictif de façon fiable est une tautologie ; dans le domaine scientifique, une méthode ne peut être dite prédictive si elle ne l’est pas de façon fiable. »
« Lorsque l’on tient pour vrai un concept tel que « les modèle animaux peuvent prédire la réaction chez l’homme », ce concept n’est plus une hypothèse. Nous l’avons considéré comme une hypothèse généralisée, mais on aurait aussi pu l’appeler un postulat infondé. »
Pour les chercheurs, l’intérêt de l’expérimentation animale est d’être bon marché et rapide.
C’est bien connu que les chercheurs ont besoin de publier pour vivre (« publish or perish ») et l’expérimentation animale leur en donne la possibilité.
Les chercheurs ont baigné depuis leurs études dans l’acceptation de l’expérimentation animale comme une nécessité. Dès lors qu’un protocole a été développé, les chercheurs suivants s’y raccrocheront comme une bouée de sauvetage plutôt que de réfléchir à un protocole sans animaux (vi).
Il est facile et bon marché de se procurer des rongeurs qui sont les modèles les plus utilisés. Il suffit de consulter le catalogue.
On trouvera des souris chez Harlan ou à l’Institut clinique de la souris et des lapins chez Eurolap. Les singes sont disponibles auprès de centre de primatologie de Niederhausbergen et les chiens toujours chez Harlan à Gannat. Pour quelques euros, les animaux sont à disposition des chercheurs. Ces animaux sont très dociles, se laissent facilement manipuler. Si un test est mal réalisé, un animal viendra remplacer l’autre.
Au préalable un comité éthique est censé avoir donné son avis. Mais c’est une simple procédure administrative qui ne fera pas l’objet de contrôle. Ce travail est largement bâclé.
Enfin, il a été montré dans certains cas que le type de rongeur utilisé était celui qui répondait le plus à l’étude. Par exemple, dans l’étude Seralini qui testait du maïs OGM sur les rats, il a été « reproché à cette étude d’avoir choisi un type de rat particulièrement connu pour développer des tumeurs ». (Vii)
Notons que les tests négatifs sur les animaux ne sont pas publiés, alors que chez l’homme les scientifiques ont l’obligation de publier les tests positifs et négatifs (Viii)
Un grand secret qui entoure ces expériences
Qui sait où se passent les expérimentations ? Qui les contrôle ? Il règne dans ces milieux la culture du secret. Une militante de la cause animale a accepté de réaliser une expérience d’immersion dans ce milieu. Son expérience est digne d’un film de James Bond. On apprend par exemple que les sous-sols d’un grand hôpital parisien abritent des expériences sur le singe. Mais que d’un bureau à un autre les animaliers ne savent pas ce que font les autres. La militante réussit à discuter avec le directeur du centre animalier de Gannat dans un aéroport, entre deux avions mais ne connait ni son nom si son numéro de téléphone. Après de multiples demandes, elle comprend aussi qu’il n’existe pas en France un seul document résumant les lieux de test et les types d’expérimentation et leurs auteurs, de peur que ce document tombe dans les mains des pro-animaux. (Vii)
Une initiative européenne pas entendue
Les militants de la cause animale s’étaient donné du mal car, pour la première fois dans la protection animale, ils avaient fait signer une pétition « officielle », connue sous le nom d’initiative citoyenne européenne (ICE) pour abolir la vivisection. 1,1 million de personnes l’avaient signée. Mais en juin 2015 la Commission européenne lui a opposé une fin de non-recevoir. Cette réaction n’ a rien de surprenant car elle reproduit l’opinion dominante mais les militants ont montré qu’ils étaient capables d’une mobilisation de très grande ampleur.
A suivre sur : http://www.stopvivisection.eu
[i] http://extranet.inserm.fr/recherche-pre-clinique/l-experimentation-animale/la-regle-des-3-r-reduire-raffiner-remplacer
[ii] directive européenne 2010/63/UE du 22 septembre 2010, voir aussi http://agriculture.gouv.fr/Animaux-utilises-a-des-fins-scientifiques
[iii] J.P. Marguénanud, Expérimentation animale entre droit et liberté, Editions Quae
[iv] (http://antidote-europe.org/modeles-animaux-ont-ils-valeur-predictive/, http://antidote-europe.org/justifier-utilisation-animaux-sentients-recherche-fondamentale/)
[v] http://www.nature.com/news/preclinical-research-make-mouse-studies-work-1.14913
La logorrhée des chercheurs est bien décrite dans le site du Gircor, scientifiques favorable à la vivisection. http://www.recherche-animale.org/
[vi] voir Audrey Jugla Profession Animal de laboratoire p56
[vi] voir Audrey Jugla Profession Animal de laboratoire p127
[vii] voir Audrey Jugla Profession Animal de laboratoire p172
(Viii) Rapport de l’Assemblée nationale Lejeune Touraine 2009
Sur l’expérimentation animale se reporter aussi le site de l’association ProAnima http://www.proanima.fr/
FAQ Expérimentation animale
Qui pratique la vivisection et où?
Les sociétés chimico-pharmaceutiques, instituts de recherche, universités, hôpitaux, organismes pour la recherche dans les domaines de l’espace et le militaire, partout dans le monde. Certaines multinationales de produits pharmaceutiques ont leurs laboratoires privés. Les universités où l’on fait de la recherche et où l’on pratique la vivisection dans un but pédagogique. Les centres d’expérimentation « sur commission »: par ex. les sociétés de produits cosmétiques et autres substances chimiques mandatent ces laboratoires afin de faire valider leurs produits.
Quelle est la provenance des animaux?
Certains sont capturés par des trafiquants sans scrupules dans leur milieu naturel.
Il existe des entreprises d’élevage qui les vendent ensuite aux laboratoires. Ces bêtes sont recluses toute leur vie.
Certaines bêtes proviennent d’entreprises qui vendent des animaux présentant des mutations génétiques particulières les rendant plus adaptés à l’expérimentation.
D’après « Le Quotidien du Médecin » du 2 octobre 2003, il y aurait « trois grands élevages de rongeurs, en France, de taille internationale »(par ex Mezilles dans le 89).
Quelles sont les espèces les plus utilisées ?
Les animaleries des laboratoires hébergent toutes sortes d’animaux, mais les souris et les rats comptent pour près des trois quarts de tous les animaux utilisés. Ils sont choisis tout simplement parce qu’ils sont petits, donc faciles à loger et à nourrir. Aussi parce qu’ils se reproduisent beaucoup et ne vivent que deux ou trois ans : ce qui permet aux chercheurs d’en étudier un très grand nombre à tous les stades de la vie, et même d’en étudier plusieurs générations.
Les chercheurs profitent aussi de la phobie des souris et de l’idée, très répandue, que les rats seraient des animaux nuisibles. Le public se sent moins concerné par le sort des rongeurs : ces espèces ne sont guère « médiatiques ».
Les conditions d’utilisation des animaux sont-elles réglementées ?
Pour les invertébrés, non (pieuvre, mouche .. par exemple)
Font partie des vertébrés : les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères. Tous ceux-ci sont protégés. Les lois qui encadrent l’expérimentation animale sont très récentes. Il est pourtant possible de suivre un cursus universitaire incluant des expériences sur des animaux vivants sans jamais se voir proposer de cours, ni même de conférences, sur les lois en vigueur.
Toutefois, nul n’est censé ignorer la loi, et cette loi figure dans des livres comme le Livre blanc sur l’expérimentation animale, édité dans deux prestigieux établissements de recherche le CNRS et l’INSERM.
L’animal souffre-t-il au cours de l’expérience ?
Les avis sont partagés.
Certains expérimentateurs supposent que c’est le cas (mais ils considèrent qu’ils ont le droit d’infliger la douleur au nom de « l’intérêt supérieur » de la science).
D’autres nient que les animaux puissent ressentir la douleur et la souffrance. Certains chercheurs, d’ailleurs, distinguent douleur et souffrance : ils prétendent que pour les animaux il n’y aurait que la douleur physique mais pas de souffrance (associée au psychisme). Alors pourquoi y a-t-il des protocoles pour étudier la dépression nerveuse chez les animaux qui est synonyme de souffrance morale ?
Les expériences de privation de sommeil jusqu’à la mort de l’animal, souvent des chats, sont les « meilleurs » exemples de torture à la fois physique et morale.
Un peu de bon sens. L’animal, lui, ne parle pas : pourtant il s’exprime. Si nous marchons sur la patte d’un chien ou la queue d’un chat, l’animal hurle ou sursaute : il paraît évident que nous lui avons fait mal.
Comment faut-il euthanasier les animaux ?
Dans la plupart des cas, l’euthanasie est censée se pratiquer sous anesthésie. Mais la loi est assez vague pour permettre à l’expérimentateur de décider du protocole.
Une liste de méthodes d’euthanasie est donnée dans le livre, Les Animaux de Laboratoire. Ethique et bonnes pratiques, aux éditions Masson.
Les méthodes d’euthanasie, éthiques et respectueuses sont les suivantes : par anesthésie ; par divers gaz ; par dislocation des vertèbres cervicales ; par section de la tête ; par section des artères carotides ; par action d’assommer (fracasser le crâne contre un mur ou un rebord de paillasse) ; il est aussi possible de sacrifier les petits rongeurs dans un four à micro-ondes.
Les autorités et les chercheurs affirment toujours que le bien-être de l’animal est pris en compte !!
Ces détails sont macabres, mais c’est la réalité de l’expérimentation animale, qui n’est guère montrée par les médias officels. Ceux-ci préfèrent montrer une jolie souris blanche dans une cage bien propre.
Cette expérimentation est-elle utile et peut-on se fier aux résultats obtenus ?
Autrement dit, les souffrances ou une partie d’entre elles pourraient-elles être évitées ?
Il est évident que déjà d’un point de vue purement scientifique (sans parler de l’éthique) cette expérimentation n’est plus utile.
Quant à la fiabilité des résultats on sait que les effets secondaires de médicaments sont entre la 4e et la 6e cause de mortalité aux Etats-Unis (1) et probablement aussi dans la plupart des pays industrialisés. En France, environ 18.000 décès par an leur sont imputés (2). Tous nos médicaments ont été longuement testés sur des animaux. Pourtant, plus de 90% des molécules testées avec succès sur des animaux échouent aux essais cliniques sur l’homme (3). Ces chiffres montrent à quel point les effets toxiques des médicaments sont mal évalués par les méthodes en vigueur. Les tests de toxicologie sur les animaux sont « tout simplement de la mauvaise science » d’après le professeur Thomas Hartung, ancien directeur du Centre européen pour la validation des méthodes alternatives (4).
(1) Journal of the American Medical Association, 15 avril 1998
(4) Nature, 10 novembre 2006
Pourquoi l’animal n’est-il pas le modèle de l’homme ?
Chaque espèce a des caractéristiques biologiques uniques et ne peut servir de modèle pour une autre.
De nos jours les différences entre les espèces sont démontrées et comprises, et nous disposons d’outils pour étudier l’humain directement.
Nous ne pouvons donc pas nous fier aux résultats d’expériences sur l’animal pour améliorer la santé humaine.
L’expérimentation sur les animaux est-elle indispensable au progrès de la médecine ?
La plupart des grands progrès en matière de santé ont été obtenus grâce à des études réalisées sur des humains qui ont abouti à des progrès aussi considérables que l’anesthésie, le stéthoscope, la morphine, le radium, la pénicilline, la respiration contrôlée, la radiographie, les antiseptiques, les examens de type tacographie, IRM et tomographie, mais aussi la bactériologie et la théorie des germes, la découverte du rapport entre cholestérol et maladies cardiovasculaires ainsi qu’entre tabagisme et cancer ou encore l’isolement du VIH. Les expériences sur les animaux ne sont pour rien dans ces découvertes, pas plus que dans de nombreuses autres.
Les historiens de la médecine rappellent que c’est à l’amélioration de l’alimentation, de l’hygiène de vie et d’autres facteurs comportementaux et environnementaux – et non pas à des connaissances acquises par l’expérimentation animale – que nous devons de vivre plus longtemps.
Dans bien des cas, les résultats de la vivisection ont retardé les découvertes ; vaccin antipolio, transplantations cardiaques, cancers ..etc.
Des traitements aussi importants que le vaccin contre la polio par exemple n’ont-ils pas été mis au point grâce à l’expérimentation sur les animaux ?
Les recherches sur la polio ont suivi une double orientation : d’une part, des travaux in vitro, sans utilisation du modèle animal, qui ont été récompensés par un Prix Nobel et, d’autre part, des travaux s’appuyant sur l’expérimentation qui ont sacrifié légion d’animaux. Arthur Kornberg, Prix Nobel de Médecine en 1959, a souligné que 40 ans d’expériences sur des singes infectés par la polio n’avaient que « très peu » contribué à la mise au point d’un traitement. Ce n’est que lorsque les chercheurs ont su cultiver le virus à partir de cellules humaines et de cellules de primates qu’un véritable progrès a été enregistré.
Nul ne peut savoir où nous en serions aujourd’hui si nous avions refusé l’expérimentation sur les animaux, car très peu de ressources ont été consacrées aux méthodes alternatives dans l’histoire de la médecine. Sachant néanmoins que les résultats obtenus sur les animaux ne sont généralement pas transposables à l’homme, il est probable que la situation sanitaire serait meilleure si nous ne nous étions pas entêtés à pratiquer depuis si longtemps des expériences sur les animaux
N’est-il pas du devoir des chercheurs d’utiliser des animaux afin de trouver des traitements pour les maladies humaines ?
Toutes les expériences du monde sur les animaux ne pourront jamais contribuer à épargner autant de souffrances et de vies humaines que la sensibilisation des populations aux problèmes des graisses et du cholestérol, aux dangers du tabagisme, de l’alcoolisme et de la toxicomanie, aux bienfaits de la pratique régulière d’une activité physique et au respect de l’environnement.
Les expériences sur les animaux sont des méthodes d’un autre âge. Les technologies modernes et les essais cliniques sur l’homme sont aujourd’hui à la fois beaucoup plus efficaces et plus fiables.
L’existence des alternatives est incontestable. Mais même s’il n’en existait pas,
l’expérimentation animale resterait inacceptable d’un point de vue éthique. Comme l’a déclaré George Bernard Shaw : « Comment peut-on justifier une expérience en affirmant simplement qu’elle est utile ? La question ne se pose pas en termes d’utilité ou d’inutilité, mais plutôt en termes de comportement barbare ou civilisé. » Des expériences sur des êtres humains non consentants auraient beau être utiles pour réussir à soigner certaines maladies, personne pourtant ne les encouragerait car elles seraient jugées inacceptables.
À défaut de pouvoir utiliser les animaux, les nouveaux médicaments devraient-ils être testés sur l’homme ?
En réalité, les nouveaux médicaments sont déjà testés sur les gens. Et ces essais sur l’homme sont d’autant plus risqués que les tests sur les animaux ne sont absolument pas fiables.
Il ne s’agit pas de choisir entre les animaux et les hommes. La sécurité des médicaments n’est jamais garantie, même s’ils ont été testés sur les animaux. L’extrapolation précise des résultats obtenus sur l’animal est impossible, du fait des différences physiologiques notoires qui existent entre l’homme et l’animal (plus de 50 médicaments autorisés par la FDA ont été retirés du marché ces 25 dernières années ou commercialisés sous un autre nom après avoir provoqué des « réactions indésirables « L’étude révèle que « Chaque année, des millions de patients sont exposés à des médicaments potentiellement dangereux ».
Si au lieu de s’adonner à l’expérimentation animale l’industrie pharmaceutique privilégiait la pharmacologie quantique et les tests in vitro, nous serions nettement mieux protégés, et non pas moins, contre les médicaments dangereux.
L’expérimentation sur les animaux n’est-elle pas une étape indispensable de la recherche médicale ?
Les études cliniques et épidémiologiques réalisées sur des groupes de patients, les études sur les cadavres et les simulations sur ordinateur sont plus rapides, plus fiables, plus humaines et moins chères que les tests sur les animaux.
« Dès lors que l’on dispose d’informations sur les gènes de l’homme, quel est l’intérêt de revenir au modèle animal ? »
N’est-il pas vrai que l’expérimentation animale, en faisant progresser la médecine vétérinaire, aide aussi les animaux ?
Son utilité éventuelle, qu’elle soit pour l’homme ou pour l’animal, n’est pas un argument
suffisant pour justifier l’expérimentation animale. Le coeur du problème est que nous n’avons moralement aucun droit de faire souffrir gratuitement des êtres quelques soient leurs moyens de défense.Dire qu’il est acceptable de faire des expériences sur les animaux pour faire avancer la médecine vétérinaire est du même ordre d’idée que de dire qu’il est acceptable de faire des expériences sur les enfants pauvres pour soigner les riches.
La dissection d’animaux n’est-elle pas obligatoire pour les étudiants en médecine ?
Absolument pas. De plus en plus d’étudiants en médecine s’insurgent contre ces pratiques et choisissent d’apprendre leur métier, non pas sur les animaux, mais au contact de praticiens chevronnés.
En Grande-Bretagne, où il est illégal d’utiliser des animaux dans le cadre des études médicales, les médecins ne sont pas moins compétents qu’ailleurs. Harvard, Yale, Stanford et bien d’autres grandes écoles de médecine aux États-Unis ont fermé leurs laboratoires d’expérimentation animale et mis en place un enseignement clinique novateur.
À Harvard, par exemple, les étudiants du cours pratique d’anesthésie cardiaque ne font plus d’opérations fatales sur des chiens, mais observent désormais les opérations de pontage sur coeur humain. Les enseignants qui sont à l’origine de ce cours aimeraient que d’autres écoles s’en inspirent.
Que faire des médicaments testés sur les animaux ? Doit-on refuser de les prendre ?
Non car c’est malheureusement à travers l’exploitation d’autrui que tant de choses ont été obtenues dans notre société. Ainsi, la plupart des routes aux États-Unis ont été construites par des esclaves. Il est impossible de revenir en arrière. Nous ne pouvons plus rien faire pour tous ces gens qui ont souffert et qui sont morts aujourd’hui. Par contre, nous pouvons changer l’avenir en adoptant définitivement des méthodes de recherche qui ne reposent pas sur le modèle animal.
La cruauté envers les animaux n’est-elle pas punie par la loi ?
Aux États-Unis, aucune expérience, même si elle est inutile ou douloureuse, n’est directement interdite. La loi américaine sur la protection des animaux (Animal Welfare Act), qui n’a quasiment aucune portée, est de toute façon mal appliquée. Cette loi est foncièrement hypocrite car elle n’interdit aucune expérience sur les animaux qu’elle est censée protéger et qui peuvent être affamés, électrocutés, conduits à la folie ou brûlés au chalumeau en toute impunité, tant que cela se passe dans l’enceinte d’un laboratoire bien propre.
En France, les textes censés protéger les animaux utilisés à des fins expérimentales sont le
Décret n° 87-848 du 19 octobre 1987 et le Décret n° 2001-464 du 29 mai 2001 modifiant le
Décret n° 87-848 du 19 octobre 1987.
Au niveau européen, le texte de référence, sur lequel s’appuie la réglementation française, est la Directive 86/609 du Conseil du 24 novembre 1986.
Ces textes sont disponibles sur Internet. Nous vous invitons à les lire attentivement.
Les chercheurs ne sont-ils pas soucieux de bien traiter les animaux qu’ils utilisent pour leurs expériences afin d’obtenir des résultats de qualité ?
Le fait est qu’il n’en est rien, même dans les établissements les plus prestigieux. La City of Hope en Californie a beau être l’un des établissements de recherche les plus célèbres des États-Unis, des animaux y sont morts de faim et se sont noyés dans leurs excréments. La plupart des chercheurs s’endurcissent et deviennent totalement insensibles aux souffrances des animaux qu’ils considèrent et traitent comme du matériel de laboratoire jetable.
À leurs yeux, le bien-être des animaux n’est pas une priorité et coûterait de toute manière bien trop cher
Le rôle des comités de contrôle professionnels et de protection des animaux n’est-il pas justement d’éviter la cruauté dans les établissements de recherche ?
En réalité ces comités sont principalement, pour ne pas dire entièrement, constitués de membres qui ont de gros intérêts à ce que l’expérimentation sur les animaux perdure. C’est à force de batailles juridiques que des membres du public ont pu suivre les réunions de ces comités.
Des milliers de chats et de chiens sont euthanasiés dans les fourrières. Pourquoi ne pas les utiliser pour des expériences qui permettraient de sauver des vies ?
Une mort indolore dans un refuge est loin d’être comparable à une vie de souffrances intenses et de privations continuelles dans un laboratoire où les seules perspectives sont l’agonie et la mort.
Seriez-vous pour ou contre le sacrifice de 10 animaux pour sauver 10 000 personnes ?
Nous y serions opposés. Mais prenons le problème autrement : supposons qu’une expérience sur un orphelin handicapé mental soit le seul moyen de sauver ces 10 000 personnes. Même en invoquant l’intérêt supérieur de l’humanité, la plupart des gens estimeront que le sacrifice d’un être humain est injuste car il y a violation de ses droits. En revanche, ce qui est reconnu à l’homme ne l’est pas aux animaux, surtout en matière de droits. Il n’y a pourtant aucune raison logique de refuser aux animaux les droits qui empêchent de sacrifier des êtres humains sur l’autel de l’intérêt général.
En cas d’incendie, qui de votre enfant ou de votre chien sauveriez-vous si vous deviez choisir ?
Mon instinct me pousserait à sauver mon enfant, comme le ferait n’importe quel animal. Pour autant, mon choix n’apporte aucune justification morale à l’expérimentation animale. Ce n’est pas parce que je sauverais plutôt mon enfant que celui du voisin qu’il serait acceptable d’utiliser l’enfant du voisin pour faire des expériences !
Que pensez-vous des expériences qui consistent à observer les animaux sans leur faire de mal ?
Si absolument aucun mal ne leur est fait, nous n’avons pas d’objection particulière. Encore faut-il s’entendre sur le sens de « aucun mal »
On a pu mesurer des tensions artérielles très différentes suivant que les animaux sont libres ou en captivité.
Il est indéniable que ceux qui sont maintenus derrière les barreaux en acier d’une cage individuelle connaissent le stress et la peur, mais aussi qu’ils souffrent de ne pas pouvoir exercer leur comportement naturel et d’être privés de tout contact avec leurs semblables.
Il est indispensable d’observer sur des animaux vivants les interactions complexes entre les cellules, les tissus et les organes
Déclencher artificiellement une maladie chez un être en bonne santé d’une espèce totalement différente qui est détenu dans un état de stress contre nature, puis chercher à appliquer les « résultats obtenus » à des maladies qui touchent naturellement l’homme n’est pas une vraie démarche scientifique, donc discutable.
Même des êtres humains mis en cage dans des laboratoires ne seraient pas des modèles fiables pour étudier la réalité des mécanismes des maladies humaines.
Il n’y avait pas ces tests sur les animaux dans les années 1940 ; heureusement car la pénicilline n’aurait jamais obtenu d’autorisation et aucun antibiotique n’aurait jamais pu être mis au point.
La science a-t-elle le devoir d’utiliser des animaux pour poursuivre la recherche de traitements contre toutes les maladies terribles qui touchent les gens?
La Vraie et Bonne Science a le « devoir » d’utiliser des méthodes de substitution (modèles identiques à l’humain) pour poursuivre la recherche de traitements contre toutes les maladies terribles qui touchent les gens.
Nous examinerons point par point le fonctionnement de cette Expérimentation Animale.
En première conclusion, d’un point de vue purement éthique, « l’expérimentation animale,outre que son intérêt « scientifique » n’a jamais été prouvé, est une pratique cruelle…..les animaux ne seraient-ils pas les victimes expiatoires d’une société qui refuse de reconnaître ses responsabilités ? » Cf. Animaux cobayes et victimes humaines (Hélène Sarraseca)