L’association Animal Cross invite tout un chacun à participer, avant le 8 novembre, à la consultation publique sur la proposition d’arrêté du ministère de la Transition Ecologique autorisant des dérogations aux interdictions de destruction des Grands cormorans.

Cet oiseau ébène et majestueux est protégé par la Directive européenne « Oiseaux » du 30 novembre 2009. Si la perturbation intentionnelle et la destruction d’oiseaux de cette espèce sont donc en principe interdites, des dérogations peuvent toutefois être octroyées pour limiter leur prédation sur les espèces protégées de poissons d’eau douce ainsi que sur les piscicultures en étang.

Le ministère de la Transition Ecologique est, une fois de plus, bien décidé à abuser de ces possibilités de dérogation ! Son projet d’arrêté soumis à la consultation du public permet aux préfets d’attribuer des plafonds de tir de destruction en eaux libres allant jusqu’à 20% des effectifs départementaux de Grand Cormoran en cas de dommages liés à la prédation… auxquels s’ajoutent les plafonds en piscicultures. Au total, c’est 43% de la population hivernante de Grand Cormoran qui pourra être ainsi visée ! Des niveaux de prélèvement inacceptables et injustifiés d’un point de vue scientifique !

Animal Cross vous invite à vous rendre sur le site de la consultation publique pour y déposer un avis défavorable à ce projet d’arrêté attentatoire à la biodiversité en invoquant plusieurs arguments tels que :

  • Le grand cormoran est une espèce protégée au niveau national et au niveau européen. Il n’est ni une espèce exotique, ni une espèce invasive.
  • Le cormoran a toute sa place dans nos paysages en tant que prédateur naturel de poissons dans les écosystèmes et sa population s’auto-régule en fonction de la disponibilité des proies.
  • S’il peut commettre ponctuellement des dégâts dans les étangs piscicoles, il existe des moyens de réduire la prédation, qui passent par une gestion plus écologique avec le maintien de la végétation et la pose d’abris pour les poissons. L’utilisation de méthodes non létales doit systématiquement être préférée aux tirs pour réduire les dégâts avérés.
  • Les tirs des cormorans peuvent aussi engendrer un dérangement d’autres espèces protégées présents sur les mêmes sites.
  • L’extension de la période de tirs au-delà de la période légale de chasse (au-delà du 28 février) risque de déranger des espèces protégées en pleine période de reproduction.
  • Les experts du Conseil national de protection de la nature ont eux-mêmes émis un avis défavorable sur ce projet.
  • Les véritables causes à combattre sont la pollution et la dégradation de la qualité des eaux, les barrages et discontinuités écologiques, le réchauffement climatique et les sécheresses…

Mobilisons-nous ! On compte sur vous.