A l’occasion du Colloque « Une seule violence » du 17 mars à Paris, l’association de protection animale Animal Cross s’est posé la question du lien entre les agressions et les atteintes sexuelles sur les animaux et les êtres humains. Pour cela, elle a analysé tous les faits divers relayés par la presse quotidienne régionale (PQR) des 5 dernières années et disponibles sur internet. Le constat est sans appel : sur 50 articles relatant des faits avec des atteintes sexuelles ou des images zoo-pornographiques, les 2/3 concernent aussi les êtres humains.
- 1/3 des articles concernent des personnes collectionnant en même temps des images zoo-pornographiques et pédo-pornographiques.
- 1/3 des articles concernent des faits de zoophilie purs : essentiellement des chiens, mais aussi des équidés, chèvres, poules violés ou agressés sexuellement.
- Le 1/3 restant concerne essentiellement des atteintes et agressions sexuelles sur les animaux et les êtres humains.
Les 50 cas découverts dans la presse ne doivent pas nous laisser penser qu’il s’agit de la totalité des cas existants. Notre association estime que des milliers de personnes s’adonnent à la zoophilie régulièrement, une infime minorité étant dévoilée au grand jour.
Ce lien entre abus sexuels sur les animaux et les êtres humains est confirmé par des études dans d’autres pays, par exemple :
- 32 % des personnes arrêtées pour des actes liés à la zoophilie aux Etats-Unis avaient aussi agressé sexuellement des enfants et des adultes (1)
- 42% des personnes accusées d’ « extrême pornographie » (zoo-pornographie) étaient aussi accusées d’autres infractions sexuelles de nature indéterminée au Royaume-Uni (2)
- 60% des hommes condamnés pour détention d’images pédo-pornographiques collectionnaient d’autres images de pornographie déviante, essentiellement de zoo-pornographie, en Suisse (3)
Notre association appelle les autorités à mieux comprendre la pratique zoophile, à rechercher beaucoup plus activement les pratiquants zoophiles, en particulier sur internet et les réseaux sociaux, et à permettre les signalements sur la plateforme PHAROS, dans l’intérêt des animaux mais aussi potentiellement dans l’intérêt des êtres humains.
Animal Cross appelle à sanctionner la détention d’images zoo-pornographiques, souvent jointe à des contenus pédo-pornographiques, mesure refusée par les parlementaires lors de la proposition de loi sur la maltraitance animale de 2021.
Contact :
Benoît Thomé, président de l’association Animal Cross, benoit@animal-cross.org, 06 81 37 96 19
Pour en savoir plus sur la zoophilie :
- Jenny Edwards. Arrest and Prosecution of Animal Sex Abuse (Bestiality) Offenders in the United States, 1975–2015. J Am Acad Psychiatry Law. 2019. Voir aussi sur YouTube
- Clare McGlynn et al. Possessing Extreme Pornography:Policing, Prosecutions and the Need for Reform. The Journal of Criminal Law 2019
- Endrass et al The consumption of Internet child pornography and violent and sex offending, BMC Psychiatry, 2009
- Étude d’Animal Cross : (https://www.animal-cross.org/wp-content/uploads/2021/01/MaquetteZooP-V6.pdf) et notamment l’infographie de la page 6.