Le Tribunal constitutionnel espagnol a confirmé la constitutionnalité de la loi sur la Mar Menor, la plus grande lagune d’eau salée d’Europe, autrefois trésor de biodiversité, consacrant ainsi une nouvelle catégorie de « personnalité juridique » en Europe. Une décision que salue Animal Cross qui, dans son livre « Article 0 », propose d’accorder des droits à la nature.

Permettre à la lagune de se maintenir face aux pressions humaines

Après la découverte, en 2019, d’une centaine de cadavres de poissons asphyxiés retrouvés à la surface de la lagune, Maria Teresa Vincente Giménez, professeure de philosophie du droit de l’université de Murcie, avait impulsé une initiative législative populaire demandant la reconnaissance de la personnalité juridique de la Mar Menor et de son bassin. 600 000 signatures plus tard, le Parlement espagnol avait voté, le 30 septembre 2022, une loi reconnaissant cette personnalité juridique.

L’idée principale était de permettre à cette réserve de biodiversité de défendre ses droits à exister pour se maintenir face aux pressions anthropiques (tourisme, agriculture, industries). En pratique, cette loi permet notamment à toute personne, physique ou morale, d’agir en justice au nom de la Mar Menor pour la protéger ! Malheureusement, la loi fut aussitôt déférée devant la juridiction constitutionnelle par des députés de l’extrême droite, jugeant que la personnalité juridique devait être réservée aux humains.

Un tournant dans nos rapports à la nature

Mais par une décision du 20 novembre 2024, le Tribunal constitutionnel espagnol leur a donné tort, validant la constitutionalité de la loi. Une merveilleuse nouvelle pour la nature ! Cette révolution juridique en Europe marque ainsi un tournant dans la manière dont la société pense sa relation avec la nature. La Mar Menor et son bassin ne sont plus considérés comme de simples ressources naturelles, mais comme des sujets de droit. Espérons que cette avancée influence toute l’Europe et ancre un nouveau paradigme où la nature cesse d’être un objet.

C’est cet espoir qu’Animal Cross partage dans son ouvrage « Article 0 » : celui d’une nouvelle humanité qui réconcilierait tous les domaines de la nature : les animaux, végétaux et minéraux.