Jeudi 23 et vendredi 24 mars, le tribunal de grande instance d’Alès (Gard) accueille le procès de l’abattoir du Vigan.

Trois ouvriers et la communauté de communes qui gère l’établissement sont poursuivis pour des actes de cruauté et des mauvais traitements sur des animaux.  Rappelons que ces images ont ému la France entière, et sans doute au-delà, au point d’entrainer la création d’une commission d’enquête parlementaire et sur le vote de la fameuse proposition de loi Falorni, relative au respect de l’animal en abattoir. 

 

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Pour L214, ce procès sera aussi l’occasion de mettre en lumière la responsabilité des services vétérinaires de l’État qui n’ont pas été capables de détecter les violations flagrantes à la réglementation et qui ont laissé abattre des animaux dans une structure défaillante.

Suite à la diffusion de ces images, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll avait exprimé « son indignation face à des pratiques inacceptables ».

C’est la diffusion des images de l’abattoir d’Alès, de celui du Vigan et enfin de l’abattoir de Mauléon Licharre qui a conduit Stéphane le Foll à ordonner en mars 2016 une inspection généralisée dans tous les abattoirs « d’animaux de boucherie* » et incité Olivier Falorni, député du groupe RRDP (Radical, Républicain, Démocrate et Progressiste) à mettre en place une commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français.

Brigitte Gothière, porte-parole de L214, souligne le paradoxe de notre société à l’égard des animaux : « Sur le papier, l’abattoir du Vigan correspond pourtant à l’abattoir rêvé : petit abattoir local avec de faibles cadences d’abattage, circuits courts, animaux issus de filières certifiées… La réalité est dure et violente. Comment peut-on demander à des employés de bien se comporter avec les animaux quand leur travail consiste à les mettre en pièces avec des couteaux ? Ce procès devra établir la responsabilité de chacun. Nous aimerions qu’il soit aussi l’occasion pour chacun de s’interroger sur la légitimité de continuer à tuer des animaux alors que cette pratique ne répond à aucune nécessité nutritionnelle. »

Claude Lévi-Strauss
« Un jour viendra où l’idée que, pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans les vitrines, inspirera sans doute la même répulsion qu’aux voyageurs du XVIe ou du XVIIe siècle, les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains. »

Extrait du communiqué de presse de L214