Les aires protégées contribuent directement à la lutte contre l’érosion de la biodiversité et le changement climatique. Leur développement est fondamental pour préserver la nature et inventer de nouvelles manières de vivre avec elle.

En France métropolitaine terrestre, la surface totale des aires protégées représente 32 % du territoire national. Ces espaces sont censés concrétiser l’ambition de la France de protéger dès 2022, 30% de notre territoire national et des espaces maritimes sous juridiction, dont 1/3 sous protection forte.

Pourtant côté protection de la faune sauvage, il reste d’énormes progrès à faire dans ces espaces, y compris ceux de protection forte.

 

LES PARCS NATURELS RÉGIONAUX : DES ESPACES CENTRÉS SUR L’HUMAIN, ET NON SUR LA NATURE (17,3% des aires protégées)

Les Parcs naturels Régionaux font partie des aires protégées françaises. Ce sont des lieux où l’on cherche à développer la vie économique agricole et touristique, mais toujours pour mettre en valeur un patrimoine naturel, culturel et humain.

Chacun des Parcs possède un service consacré à l’environnement et met en place des programmes de recherches scientifiques, des mesures de protection de la faune, de la flore et des paysages. Mais il ne s’agit que d’actions ponctuelles.

Pour preuve, la chasse et la pêche y sont autorisées sans limitation et il n’existe pas de réglementation particulière concernant les activités humaines. Ce qui veut dire que la faune peut y être dérangée sans limite. Et que l’usage des pesticides n’y est pas partout limité.
On peut donc y faire de l’agriculture intensive, de la sylviculture intensive (coupes rases et plantations d’arbres).

LES RESERVES DE BIOSPHERE (7,54% des aires protegées) : des espaces prescrits par l’unesco

La mission de l’UNESCO dans ces réserves de biosphère est essentiellement centrée sur l’humain et ses activités. La priorité n’est pas du tout la sauvegarde des biotopes et de la faune sauvage. Comme dans les Parcs naturels Régionaux, la chasse, la pêche, l’agriculture intensive et la sylviculture intensive sont possibles.

LES ESPACES NATURELS SOUS PROTECTION FORTE

  • Les zones cœurs des parcs nationaux (0.7 % des aires protégées)

Créés sur des territoires inhabités, ils ont pour but premier de préserver un milieu naturel remarquable et fragile. Ils sont constitués d’une zone cœur, la plus protégée, et d’une zone d’adhésion qui entoure le cœur du parc, et résulte de la libre adhésion des communes à la charte du parc national[2]. En zone cœur, il est possible d’avoir une réserve intégrale avec présence humaine limitée, et pourtant il n’en existe qu’une seule en France Métropolitaine, la réserve intégrale de Lauvitel (Alpes).

Mais, comme l’expliquent plusieurs agents de parcs nationaux interviewés par Animal Cross au printemps 2019, un sentiment répandu est que l’objectif des Parcs Nationaux a été perdu de vue, au profit d’évènements sportifs, culturels, et de restaurations diverses.

L’élevage et le pâturage sont autorisés, ce qui engendre des conflits d’usage avec la faune sauvage. On y fait des coupes de bois.

La chasse est pratiquée en zone cœur des Parcs nationaux des Cévennes, des Calanques et de Forêts.

  • Les Réserves Naturelles (0.36% des aires protégées)

Une réserve naturelle a pour vocation de protéger une faune et une flore spécifiques en règlementant les usages de l’espace et en définissant des mesures de protection, le plus souvent sur un territoire restreint.

Si les Réserves Naturelles peuvent être très protectrices, la chasse est néanmoins autorisée dans la plupart des Réserves Naturelles.

  • Les arrêtés de protection du biotope (0.34 % des espaces protégés)

L’arrêté de protection de biotope a pour vocation la conservation de l’habitat d’espèces protégées. C’est un outil de protection réglementaire de niveau départemental, dont la mise en œuvre est relativement souple.

Les Arrêtés de Protection de Biotope permettent aux préfets d’interdire certaines activités humaines telles que la chasse, la pêche, la cueillette, le camping, l’écobuage, le dépôt de déchets ou de matériaux, la plantation d’arbres. Ces mesures s’appliquent sur des espaces restreints et de façon temporaire, ce qui est bien regrettable.

  • Les réserves biologiques : une protection presque aboutie

Les réserves biologiques sont des espaces protégés en milieu forestier public gérées par l’Office National des Forêts.

Il existe 2 types de Réserves Biologiques :

  • Les Réserves Biologiques Dirigées (RBD). Les interventions du gestionnaire sur le milieu sont orientées vers l’objectif de conservation des espèces ou milieux remarquables.

    Les activités humaines traditionnelles (sylviculture, circulation du public, chasse…), y sont restreintes ou interdites en fonction de leur compatibilité avec les objectifs de gestion de chaque réserve.

  • Les Réserves Biologiques Intégrales (RBI) sont des espaces protégés, laissés en libre évolution pour y étudier la dynamique spontanée des écosystèmes.

    Dans les Réserves biologiques intégrales (RBI), l’exploitation forestière est proscrite et la forêt est rendue à une évolution naturelle. Vouées à la naturalité, les RBI ont, en particulier, vocation à conserver de rares noyaux de forêts subnaturelles – sans exploitation depuis au moins 50 ans – qui existent en métropole. En l’absence de prédateurs naturels, le tir de régulation des grands ongulés (cerf, chevreuil, sanglier…) peut être autorisée dans les RBI.