Zoos : préférez les documentaires animaliers !

 

 

Les zoos sont inscrits dans la géographie de très nombreuses villes. Emerveillement des enfants, détente des adultes … pense-t-on au lourd tribut que ces moments font payer aux animaux sauvages ? Des comportements déréglés attestent parfois d’un véritable malaise.

 

Mêmes nés en captivité, les animaux sauvages ont la « mémoire » de la vie sauvage

Depuis la mise en place des réglementations CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de faunes et de flore Sauvages) réduisant les taux de captures en milieu sauvage, les zoos ont pour objectif de faire survivre aussi longtemps que possible les animaux captifs et de les faire se reproduire.
Indéniablement, le fait de ne pas prélever les animaux dans leur milieu naturel est un progrès.
Mais il ne faut pas penser pour autant que les animaux nés en captivité n’ont pas la mémoire « génétique » de la vie sauvage. L’éléphant qui se dandine en balançant inlassablement la trompe, le fauve qui sans arrêt fait des allers-retours dans sa cage, l’animal qui reste assis dans un coin témoignent de comportements de malaise qui n’existent pas dans la nature.
Pas moins de 14 zoos aux USA sont obligés de recourir aujourd’hui à des traitements médicamenteux antidépresseurs ou antipsychotiques tels que le Prozac, l’Haldol ou le Zoloft pour soigner les animaux. Les gorilles, par exemple, ne sont pas des êtres naturellement agressifs. Mais quand on les enferme de force derrière les barreaux d’une cage, ces animaux intellectuellement brillants et curieux de tout peuvent se replier sur eux-mêmes et devenir hargneux et même violents (cf : www.dauphinlibre.be).

Un exemple de faible adaptation des animaux aux zoos : les éléphants avec une espérance de vie au moins deux fois plus faible dans les zoos

Selon une étude récente de deux chercheurs publiés dans la revue Science, l’espérance de vie est au moinsdeux fois plus faible dans les zoos que dans la vie sauvage.
Les chercheurs ont découvert que l’espérance de vie moyenne des éléphants africains dans les zoos européens était de 16,9 ans, à comparer avec les 56 ans atteints en moyenne par les éléphants morts de causes naturelles dans le parc d’Amboseli. En tenant compte de ceux tués par les braconniers en Afrique, l’espérance moyenne est abaissée à 35,9 ans.
La situation est plus délicate pour les éléphants d’Asie. L’espérance de vie des femelles Elephas maximus est de 19 ans dans les zoos et de 41,7 ans pour les éléphants birmans transporteurs de grumes. Surtout, la mortalité des jeunes est plus élevée dans les zoos, selon les chercheurs, et elle est aggravée par les transferts d’animaux qui séparent les petits de leurs mères.
Selon la même étude, “protéger les éléphants en Afrique et en Asie est beaucoup plus efficace que de les protéger dans des zoos occidentaux”.

On dénombre environ 1.200 éléphants dans les zoos, la moitié en Europe, a précisé Mme Mason lors d’une interview. Elle a indiqué que les chercheurs avaient privilégié les femelles éléphants qui forment 80% de la population des zoos.
(source : Ros Clubb, de la société royale pour la prévention des traitements cruels des animaux (RSPCA, GB), et Georgia Mason de l’université de Guelph (Canada), étude reprise dans Science & Avenir-France – 12/12/08)

Les zoos ne se sont présentés comme protecteurs des animaux que récemment, pour faire face à la critique d’association de défense des animaux

L’ histoire des zoos est révélatrice du besoin de l’homme de maîtriser la nature. De la cage à la « réserve », cette histoire témoigne de sa difficulté à trouver le juste rapport avec une nature sauvage, donc libre.

On retrouve trois étapes dans le développement des zoos :

Au XVI – XVIIIe siècles, les zoos naissent comme des ménageries aristocratiques privées. Ce sont des signes inégalés de richesse. Ces zoos provoquent une très forte mortalité chez les animaux.
Au XIXe siècle, les premiers zoos publics apparaissent. On parle alors de jardins zoologiques. On découvre les volières, on agrandit les cages, on donne l’illusion de la nature, on veut acclimater et domestiquer les « bêtes » avec plus de « respect ». L’objectif est de divertir et d’instruire les foules.
Au XXe siècle, les zoos cherchent à imiter la nature. On réduit au maximum les obstacles entre les spectateurs et les « bêtes » (zoos sans barreaux). On veut montrer les choses de la vie : les repas, les soins, les jeux, la reproduction. Puis apparaissent les parcs en semi-liberté, les premiers safaris. On innove toujours : les parcs animaliers et bien sûr les réserves. (source : www.leszoosdanslemonde.com).
Ce n’est que dans les années 1980-1990 que les zoos s’emparent du thème porteur de « protection des espèces menacées ». Remis en cause par les mouvements anti zoos consécutifs à la parution du livre Animal Liberation de P. Stinger en 1975, les zoos d’Europe vont progressivement s’organiser en association l’EAZA ( European Association of Zoos and Aquaria) et justifier leur existence au niveau des instances internationales. En 1994, la conférence de Rio adopte la Convention sur la diversité biologique. Les zoos officialisent une « stratégie mondiale pour la conservation» autour de quatre axes : loisirs, éducation, recherche et conservation.

Cette mission de conservation a ensuite été reprise par plusieurs textes. La directive européenne (1999/22/CE du 29 mars 1999), dite directive zoos a été transposée en droit français par l’arrêté du 25 mars 2004. Elle oblige les zoos à inscrire la protection des espèces fragiles ou menacées dans leur mission. Ils doivent aussi sensibiliser le public à ce thème.

Une faible part des animaux dans les zoos sont en voie d’extinction

Sur les 3 000 espèces animales que possèdent les zoos dans le monde entier, seules 66 appartiennent à des espèces en voie d’extinction (alors qu’il en existe plus de 6 000 dans le monde). (Source Equanimal)

Le programme de reproduction dans les zoos est contre-productif

Citons Jean-Claude Nouet, médecin, professeur à la Faculté de Médecine de la Salpetrière et Président de la Ligue Française des droits de l’animal :« Les parcs opèrent une véritable contre sélection. Et pour deux raisons :

  •  La première est que tout y est fait pour que continuent de vivre des animaux qui, normalement, ne devraient pas survivre, même s’ils sont porteurs d’anomalies ou de malformations.
  • La seconde est que dans les espaces artificiels et confinés des zoos, quels qu’ils soient, il n’existe plus aucune compétition sélective, ni alimentaire, ni sexuelle, ni territoriale, il n’existe plus rien de tous ces affrontements qui, dans la nature, contribuent à la sélection des individus, à la survie des meilleurs, donc au maintien des caractères de l’espèce.

Pour parler génétique, précisément, facteur essentiel de la préservation des espèces, il faut expliquer pourquoiles zoos ne peuvent jouer aucun rôle dans ce domaine, bien au contraire.
Dans la nature, c’est à dire dans des populations animales à grand effectif, il se produit, d’une part, une compétition entre les individus, qui favorise ceux qui sont porteurs des meilleurs gènes et, d’autre part, un vaste brassage de la totalité des gènes (appelé panmixie).

Au contraire, dans une population à effectif réduit, le choix des partenaires est limité, voire nul ; le brassage des gènes est réduit, et se fait en circuit fermé : on l’appelle endomixie.
Réduire le nombre des individus, c’est hâter la transformation du patrimoine génétique de l’espèce.
Or force est de constater que les zoos réalisent les conditions idéales d’une endomixie, c’est à dire d’une dérive génétique aboutissant, nécessairement et à très court terme, à une véritable modification de l’espèce. Les zoos n’ont donc pas le droit de se réclamer de la préservation des espèces. » (cf. J.C. Nouet, http://ecologie.nature.free.fr/pages/dossiers/dossier_zoos.htm)

Les seuls animaux réintroduits avec succès par l’homme sont des herbivores

« La préservation des espèces ne peut se justifier que par la réintroduction des animaux dans la nature, puisque c’est dans ce seul objectif que les espèces doivent être préservées. Ce n’est pas, pour les conserver en captivité. Mais la réintroduction dans la nature est une affaire extrêmement complexe, et ceux qui l’ont tentée ont essuyé beaucoup d’échecs.

Les seules espèces réintroduites sont au nombre de cinq : le bison d’Europe, l’oryx d’Arabie, l’oie des îles Hawaï, le cheval de Przewalski et le cerf du père David, toutes des espèces herbivores ! Point final. Ce qui n’est pas assez connu, c’est que ces espèces ont été sauvées non pas dans des zoos, mais dans des élevages scientifiques, spécialement conçus, disposant de vastes espaces, gérés par des spécialistes, et tenus à l’écart du public. Rien à voir donc avec des zoos, ne mélangeons pas les genres.

L’expérience de réintroduction du vautour fauve, menée actuellement en France, n’est pas encore assurée du succès définitif : les oiseaux sont forcément nourris de cadavres apportés par l’homme, puisqu’ils ne trouvent plus de cadavres “naturels”. Mais au moins cette réintroduction a montré, elle aussi, que pour sauver une espèce, il faut la remettre dans son milieu. On a donc, pour commencer, arraché quelques pauvres vautours à des zoos, où ils étaient en train de mourir à petit feu, incapables de se reproduire, car devenus parfaitement stériles. » (cf. J.C. Nouet, http://ecologie.nature.free.fr/pages/dossiers/dossier_zoos.htm)

La meilleure conservation des espèces est dans leur espace naturel

Vœux pieux peut-être mais qui mérite d’être rappelé : il faut surtout préserver les territoires naturels des animaux, puisque c’est là seulement que les espèces peuvent s’épanouir dans toutes leurs potentialités. Pour préserver les espèces, il faut préserver les espaces.

Les zoos n’offrent pas de bonnes conditions de compréhension des animaux

Un exemple nous en est donné par les chimpanzés et orangs-outangs.
Après des décennies de captivité, pas un seul scientifique n’avait pu découvrir que les chimpanzés ou les orang-outang disposaient d’outils, de médicaments, de cultures locales et de modes de communication hautement sophistiqués.
Il a fallu attendre Jane Goodall, Diane Fossey et tous ces autres primatologues qui ont observé les grands singes sur leur terrain même, en vivant au milieu d’eux, pour que ces découvertes soient faites.

Le zoo du Parc de la Tête d’or à Lyon: un exemple parmi tant d’autres

Nos images reprises au JT de TF1 (jeudi 18 février 2010) montrent des éléphants qui balancent leur trompe de droite à gauche.

http://videos.tf1.fr/jt-20h/l-enquete-du-20h-les-zoos-nouvelle-arche-de-noe-5699498.html

La scène à duré plus de 30 minutes. Juste à côté nous avons aussi filmé des panthères de Chine tournant en rond dans des cages de 10 m sur 10 m. Les comportements pathologiques des animaux dans les zoos sont nombreux. Le plus difficile à montrer reste leur incroyable ennui. Comparé aux innombrables sollicitations dans la nature, leurs cages et parcs même enrichis sont d’une totale pauvreté.
Pour reprendre l’argument de la biodiversité, “raison d’être” des zoos :

  •  moins de 50% des espèces de mammifères du zoo de la Tête d’or sont considérées comme des espèces en danger par l’UICN. Libérons donc les autres: les girafes, les porc épics, le singes sapajous capucins, tamarins, etc. !
  • les éléphants d’Asie (elaphas maximus, voir les images) sont entre 20 et 40 000, dans la nature ou domestiqués en Asie. 3 éléphants au parc de la Tête d’Or n’a aucun effet sur la biodiversité.
  • les panthères de Chine (panthera pardus orientalis) sont extrêment rares dans la nature. Elles vivent entre la Chine et la Russie dans la vallée du fleuve Amour. Même si c’est très difficile, c’est sur place qu’il faut sauvegarder l’espèce.
  •  le lion de l’Atlas est éteint dans la nature. Le dernier lion vu en liberté date de 1922 ! En 90 ans, personne n’a été capable de le réintroduire dans la nature. Il n’y aucune chance de réintroduction. Faut-il préserver cette espèce dans les zoos ? Non. Il faut la laisser disparaître. Un animal ne doit pas être victime du fait que son espèce est rare ou éteinte et, à cause de cela, passer sa vie derrière les barreaux. Nous n’avons pas le droit de sacrifier les animaux sous prétexte de sauvegarder l’espèce. C’est avant qu’il fallait réfléchir !
  • les ours  à lunettes (tremarctos ornatys) sont encore entre 5000 et 30 000 dans les Andes en Amérique Latine. Il faut aider ces pays à le protéger.

Le parc de la Tête d’or à Lyon n’est qu’en exemple parmi d’autres. Les animaux sont sans doute aussi bien soignés et nourris qu’ailleurs. Le problème est dans le principe de ces parcs.

La solution : préférez les documentaires animaliers

animal cross souhaite que des solutions raisonnables soient adoptées par les professionnels soit :

  • de bien s’occuper des animaux qui sont dans les zoos actuels, en enrichissant par exemple leur espace de vie
  • de ne pas créer de nouveaux zoos
  • de ne pas capturer de nouveaux animaux dans la nature

Les particuliers peuvent eux :

  • Ne pas cautionner les zoos en n’y allant pas ! Privilégier la découverte des animaux par télévision, vidéos, connexions Internet.
  • Aider les gouvernements et associations dans la défense de la biodiversité dans les espaces naturels.

De très nombreuses initiatives existent. Citons-en quelques une :

  • la défense des orangs-outangs en Indonésie (programme du WWF) et l’arrêt de la consommation de l’huile de palme, cause de la déforestation qui laisse une marque  indélébile  sur leur génome. (cf :www.futura-sciences.com), etc.
  • la fonte des calottes polaires. L’ours blanc (Ursus maritimus) est voué à devenir une des plus célèbres victimes du réchauffement climatique mondial. (cf : www.notre-planete.info)

Pour en savoir plus

La nourriture dans les zoos : http://www.quid.fr/2007/Zoologie/Statistiques/1
Les parcs zoologiques en France : http://www.momes.net/Journal/sorties/zoos/index.html
Les zoos dans le monde : http://www.leszoosdanslemonde.com/html/index/atlas/planisphere.htm
La solution pour les zoos : http://www.dauphinlibre.be/zoo_solutions.htm
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction : www.cites.org/fra
Une autre association qui défend les animaux dans les zoos : code-animal

Annexe : Les animaux dans les zoos en France

  • Une enquête de 1992 en France montre que tous les zoos visités ont des singes, 70 % possèdent des anthropoïdes et des fauves, 50 % des ours, des loups, des dromadaires, bisons. 25 % gardent des éléphants et des hippopotames parce qu’ils sont désormais difficiles à se procurer et se reproduisent peu. Mais 85 % conservent une majorité de mammifères et 15 % d’oiseaux ( source : Veganimal.info).
  • La France compte 400 établissements à caractère fixe ouverts au public zoo, parcs municipaux, aquariums, vivariums, élevages (bisons, oiseaux coureurs comme les autruches, les émeus, etc.) et 140 établissements réalisent des spectacles itinérants : cirques, artistes indépendants. Elle dispose de 40 centres de soins aux animaux. (Lettre du Ministère Ecologie et Développement Durable n 22-sept-octobre 2004)