Corrida : stop !

Pratiquée essentiellement en Espagne, au Portugal, dans le sud de la France, dans certains États d’Amérique latine (Mexique, Pérou, Colombie, Venezuela, Équateur et Bolivie), la corrida et les spectacles taurins réunissent à la fois cruauté et maltraitance animale. Au cours d’une corrida, ce sont en général six taureaux qui sont combattus et mis à mort par des matadors aidés de peones et de picadors. Un spectacle où les humains jouent mais où le taureau est trahi, jusqu’à la mort. Une pratique inacceptable qu’aucune tradition ne peut justifier, dans aucun pays du monde. Animal Cross, avec de nombreuses autres associations dit stop à la corrida !

Tuer pour se divertir : comment accepter de tels actes ?

Pour mieux comprendre ce que nous dénonçons dans la corrida, il suffit de regarder les quelques images ci-dessus.

Des haciendas à l’arène : une vie consacrée à se préparer au spectacle

Pour participer à une corrida, les taureaux sont spécialement sélectionnés en fonction de leurs qualités supposées au combat et de leur masse corporelle. Ils pèsent de 480 à plus de 600 kg.
Les ganaderías assurent leur élevage dans des conditions d’isolement qui permettent de garantir que le taureau qui entre dans l’arène n’a jamais vu d’homme à pied (les éleveurs circulent exclusivement à cheval ou en véhicule).
Jusqu’à son départ pour l’arène, le taureau vit en quasi liberté dans d’immenses prairies qu’on appelle en Espagne les haciendas.

Dans l’arène, le « spectacle » commence aux sons d’une fanfare de foire.

Le taureau est alors poussé hors du toril marqué d’un flot de rubans de diverses couleurs, symbolisant la devise du ganaderia.

Premier acte : LE TERCIO DE PIQUE

Après la sortie du taureau, le matador et ses peones effectuent des passes de capote, pièce de toile généralement de couleur lie de vin qui sert de leurre. Ces premières passes permettent au matador d’évaluer le comportement du taureau.
Pour aider leur matador, les peones appellent celui-ci à tour de rôle et l’attirent vers les différents points de l’arène, se réfugiant bien vite derrière des barrières. Puis le matador effectue lui-même quelques passes de capote afin de compléter son étude du taureau.
L’animal s’essouffle et se fatigue.
Pour tester la bravoure du taureau, deux picadors à cheval entrent en piste armés de longues piques, les puyas.Ils sont chargés de les planter de façon extrêmement précise entre la quatrième et la septième vertèbre dorsale, de façon à couper les muscles releveurs et extenseurs du cou.

Deuxième acte : LE TERCIO DE BANDERILLES

A cette étape, les peones ou parfois le matador doivent planter trois paires de banderilles, bâtons terminés par des harpons de 5 voire 6 centimètres de long ornés de fleurs multicolores sur le dos du taureau.
Une action qui a en réalité pour but de faire évacuer le sang de l’animal pour l’empêcher d’avoir une hémorragie interne suite au « travail » du picador.

Troisième acte : LE TERCIO DE MORT

Les peones font à nouveau exécuter plusieurs passes au taureau. Ils stimulent encore un peu l’animal qui est désormais épuisé. Le matador entre alors en scène pour mettre à mort le taureau et planter son épée dans un garrot déjà ensanglanté.
Bien souvent, l’arme est mal plantée. Elle peut sortir par les flancs ou transpercer un poumon. Le taureau vomit son sang et meurt asphyxié par une hémorragie interne.
Quand le premier coup d’épée ne tue pas assez vite, un peon se glisse derrière le taureau et, d’un geste vif, retire l’épée. Il la rend alors au matador qui recommence la mise à mort. Il arrive que les taureaux reçoivent ainsi six à sept coups d’épée, voire plus ! Dans tous les cas, un coup de grâce est donné à la nuque pour sectionner la moelle épinière.
Souvent encore en vie, le taureau agonise seul. Le matador, qui dit aimer le taureau, n’a le plus souvent pas même un regard pour l’agonisant qui lui a permis de réaliser son spectacle.

On peut alors ouvrir la porte du toril…et traîner le corps du taureau hors de l’arène.

Des faits et chiffres

On estime qu’au moins 40.000 taureaux sont tués chaque année en Europe par l’industrie de la tauromachie, et environ 250.000 à l’échelle de la planète.

Quand la corrida est remise en question

FRANCE

Un sondage réalisé en France en 2003 montrait que 73 % de la population française s’oppose aux corridas, et que seulement 5 % s’y déclare très favorable. (TNS Sofres, commandé par la Fondation Franz Weber)
Les corridas sont organisées sur seulement 10 % du territoire national français. Alors que le code pénal reconnaît clairement les corridas comme des « actes de cruauté et des sévices graves envers les animaux » (article 521-1), la pratique de la corrida reste autorisée au titre de « tradition locale »1.
L’industrie française de la corrida survit grâce au financement public. Elle reçoit des subventions de la part des villes et/ou des départements, des régions, de l’état et de l’Europe. Cette dépendance de la corrida au financement public a amené à la ville d’Arles à s’endetter à hauteur de 300 000 euros dans le cadre de la Féria 2008, tandis que Bayonne s’est endettée en 2007 à hauteur de 247 250 euros.
La France compte 4 écoles de corrida.

ESPAGNE

Le sondage réalisé par Gallup en 2006 en Espagne relatif à l’opinion espagnole sur la corrida a révélé que 72,10 % des Espagnols ne sont pas du tout intéressés par la corrida et que seulement 7,40% se déclarent t
La corrida est considérée illégale dans certaines régions espagnoles, notamment aux îles Canaries. Elle est en fort déclin dans les autres régions : par exemple, il reste seulement deux arènes en activité dans les provinces autonomes de Galice et d’Asturies.
Vendredi 18 décembre 2009, par 67 voix contre 59, le Parlement autonome de la région catalane s’est montré favorable à une Initiative Législative Populaire (ILP) ayant recueilli 180 000 signatures – 50 000 sont nécessaires – qui réclame l’interdiction des corridas en Catalogne. Cette recommandation va suivre son cours parlementaire durant quatre mois, avant un vote définitif.
D’autres régions telles que Valence ou Castille-Leon pourraient suivre l’exemple.
La télévision espagnole RTVA a cessé la retransmission en direct des corridas depuis août 2007.

(source : http://www.bullfightingfreeeurope.org/index_fre.html)

Que faire?

Animal cross dénonce fermement la pratique de la corrida, qu’elle estime être un acte de cruauté et de trahison envers le taureau. L’association souhaite l’interdiction pure et simple de la corrida.

Animal cross estime en outre nécessaire et urgent :

  • d’interdire l’accès des mineurs de moins de 15 ans aux spectacles taurins.
  • de supprimer les blessures et mutilations infligées aux animaux utilisés au cours de spectacles taurins,
  • de faire une proposition de loi européenne pour l’abolition de celle-ci dans l’ensemble de l’Europe.
  • de demander aux médias de cesser de promouvoir de tels spectacles

Et pour les torreros…

Animal cross souhaite vous faire une demande toute spéciale.

Messieurs, vous qui affirmez aimer les taureaux, puissiez-vous avoir le courage de regarder votre victime une dernière fois en face, les yeux dans les yeux lorsqu’il agonise ? Puissiez-vous avoir la dignité de le remercier pour vous avoir permis de réaliser votre spectacle ?

 La grande illusion de la corrida

Nous n’allons pas parler ici des pratiques des banderilles mais bien d’un autre acte qui se passe sous les yeux de tous et dont personne n’ose jamais parler.

Nous entendons souvent des spectateurs dirent : «  quel courage que cet homme entrant seul dans l’arène face à cet animal si puissant et dangereux ! »

Oui, le taureau est puissant, environ ½ tonne de muscles pour 1m37 au garrot. C’est dire la beauté et la puissance d’un tel animal. Nous sommes donc en droit de penser qu’il faut effectivement du courage pour lui faire face. Et pourtant. Regardez bien une corrida, pas juste en tant que spectateur, regardez réellement ce qu’il se passe entre l’homme et le taureau. Rien ne vous surprend ? Observez…

N’êtes vous pas surpris de voir un taureau au coude à coude avec le toréador, la tête et les cornes juste à côte de la cuisse de l’homme sans que rien ne se passe ? Pourquoi le taureau n’encorne t-il pas son adversaire ? Plus d’une fois, nous assistons à une scène où le taureau pourrait tuer le toréador et ne le fait pas. Bien sûr, il arrive qu’il encorne son adversaire mais c’est assez rare comparé au nombre de fois où les taureaux ont en eu la possibilité. Alors qu’en est-il réellement ? L’homme représente-t-il un adversaire implacable qu’il faut tuer ? Et bien non, car si tel était le cas aucun homme ne sortirait vivant d’un tel face à face. Il s’agit bien d’un jeu pour le taureau habitué à ces jeux violents avec ses congénères. Un jeu où l’on se blesse mutuellement oui, mais un jeu où la mort n’est pas invitée. Du moins c’est cette réalité là pour le taureau. Et, l’homme dans sa grande miséricorde, dans son grand respect du jeu et de cet être qui lui a permis de briller et de montrer sa valeur, trahit son adversaire.

L’illusion de la corrida ? Faire croire au taureau qu’il s’agit d’un jeu alors qu’il s’agit d’une mise à mort. L’illusion de la corrida ? Voler la splendeur d’un animal au bénéfice d’un homme cruel.

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