L’association de protection des animaux Animal Cross lance une campagne sur les réseaux sociaux pour dénoncer le référencement des contenus zoo-pornographiques par Google et Bing.

Des messages Twitter et Facebook leur sont adressés à partir du 8 juillet par les internautes, s’appuyant en particulier sur une pétition qui a déjà recueilli plus de 45 000 signatures.

Les vidéos zoo-pornographiques montrant des sévices sexuels sur les animaux, dont des viols, sont accessibles en quelques secondes à n’importe quel internaute depuis la France, y compris les enfants. Il s’agit de sites dédiés montrant des vidéos gratuites totalement explicites dans lesquelles des chiens ou des équidés sont mis en scène pour pénétrer sexuellement des êtres humains, essentiellement des femmes, se faire lécher les parties génitales ou lécher les parties génitales des êtres humains, quand il ne s’agit pas des cochons qui se font pénétrer ou de veaux qui doivent accomplir une fellation.

Il suffit de taper quelques mots clés sur les moteurs de recherche Google et Bing pour accéder à ces sites. On estime au minimum à 1,5 million de vidéos vues en France chaque mois sur ces sites spécifiques, sans tenir compte de tous les sites pornographiques « généralistes » avec une partie zoo-pornographique.

Ces films incitent les internautes spectateurs à commettre des sévices sexuels sur les animaux.

Une manière simple de considérablement diminuer le visionnage de ces films serait que les moteurs de recherche cessent de les référencer et que les hébergeurs arrêtent de les accueillir sur leurs serveurs. Environ 2/3 du trafic de ses sites vient des moteurs de recherche (estimation Animal cross à partir de Similarweb).

Contacté depuis plus d’un mois, Google France a commencé à déréférencer une première liste de sites considérant ainsi que leur contenu est manifestement illicite. C’est une première victoire. Nous attendons qu’ils déréférencent une deuxième liste et que les sites sur ces listes soient effectivement déréférencés, ce qui n’est qu’en partie le cas.

Microsoft France n’a pas répondu à nos demandes. De manière curieuse, Microsoft ne s’applique pas son propre Code de conduite qui demande de ne pas utiliser ses propres services pour partager du contenu inapproprié, dont les contenus avec « bestialité ».

Après une première réponse où OVH, plus grand hébergeur européen, estimait que son activité s’inscrivait « dans le strict respect de la réglementation », OVH a finalement accédé à notre demande de ne plus héberger la plupart des sites zoo pornographiques (8 sites sur 9 fermés). L’aide de l’association de protection de l’enfance Point de contact et l’appui de l’autorité de surveillance ont été précieux à ce sujet. Nous sommes très heureux de cette décision d’OVH.

L’hébergeur belge Cyber Technology a décidé immédiatement de suspendre 3 sites. Nous le félicitons.

Au total, 11 sites zoo-pornographiques ont donc été fermés grâce à l’intervention d’Animal Cross.

Si OVH et Cyber Technology ont renoncé, il reste à convaincre tous les autres hébergeurs. Le problème est que beaucoup ne sont pas identifiables car ces hébergeurs, à l’étranger, sont répertoriés sous la société écran Cloudflare.

Quand les moteurs de recherche et les hébergeurs arrêteront-ils de se considérer comme des simples prestataires techniques, apôtres du « laisser faire, laisser passer », sans aucune considération pour la souffrance des animaux ?

Référencer ou héberger un tel spectacle montre une très grande indifférence à la cause animale, une absence totale de compassion pour des êtres vulnérables.

L’exposition des enfants sans aucun filtre à ces contenus obscènes montre aussi leur indifférence à la question de la protection de l’enfance.

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Que dit la loi ?

Les sévices sexuels sur les animaux sont réprimés par l’article 521-1 du code pénal. L’exposition des mineurs à la pornographie est illégale, selon l’article 227-24 du Code pénal.

Le fait que la diffusion de ces images ne soit pas explicitement interdite par le Code Pénal ne signifie pas pour autant que la mise à disposition de ces contenus ne puisse être considérée comme manifestement illicite et doive être retirée et/ou déréférencée. Nous encourageons donc Google et Microsoft à procéder à une analyse juridique de ces contenus pour s’apercevoir qu’au-delà de leur caractère choquant et immoral, la diffusion de telles images est répréhensible.

Point de contact, association de protection de l’enfance par rapport aux contenus pornographiques et pédopornographiques en ligne explique : « Un contenu d’un acte sexuel envers un animal peut être qualifié soit de pornographique, soit violent ou contraire à la dignité humaine accessible aux mineurs (227-24 du Code pénal). ».

Les sites sans disclaimers (déclarer avoir plus de 18 ans), qui sont en particulier presque tous les sites étrangers, ne sont pas conformes à la loi française.

Les fournisseurs d’accès sur internet (FAI, ex. Orange) sont tenus par la « Neutralité » du Net. Ils ne peuvent couper l’accès que si le contenu est interdit sur la base de la Loi sur la confiance de l’économie numérique.

Modifier la réglementation

Animal Cross travaille par ailleurs activement avec le député Dimitri Houbron et bénéficie du soutien, entre autres, des parlementaires Loïc Dombreval et Arnaud Bazin, pour modifier la réglementation. Des propositions ont déjà été faites (P33 du dossier) et nous espérons que ces dispositions seront incluses dans un proposition de loi portée par le groupe LREM à l’Assemblée nationale.

Pour en savoir plus

Site web : https://www.animal-cross.org/

Twitter : https://twitter.com/AnimalCrossAsso

Facebook : https://www.facebook.com/animalcrossasso/