Un cerf a été traqué par deux équipages de chasse à courre jusqu’à une base de loisirs nautiques et un camping, dans le Loiret, fin octobre.
Un risque pour la sécurité des personnes
Les veneurs et leurs meutes ont poursuivi le pauvre animal apeuré au milieu des promeneurs et des habitants dont beaucoup d’enfants… ! « Des habitants sont sortis de chez eux, intrigués par le bruit, témoigne une riveraine au journal La République du Centre. On est descendu sur la plage, entre bungalows et pédalos. C’était une scène lunaire. On s’est même fait charger par un cheval et menacer ».
Cet acte est d’ailleurs contraire à la réglementation en vigueur puisque depuis un arrêté du 25 février 2019, en grande vénerie, l’animal aux abois ou au ferme doit en principe être gracié lorsqu’il se trouve « à proximité d’habitations, de jardins privés y attenant, de zones commerciales ou artisanales et de bureaux et d’établissements accueillant du public ».
Un acte cruel pour le cerf
Au-delà du risque qu’il a fait peser pour la sécurité des personnes, cet acte de vénerie fut cruel pour l’animal traqué. Epuisé et stressé, le cerf n’en sortira pas vivant. « Le cerf nageait pour sa vie avec une soixantaine de chiens derrière lui dans l’étang de plaisance, déplore AVA France. Il a été tué un peu plus loin et dépecé sur place pour la cérémonie macabre de la curée » [où les chasseurs festoient autour du cadavre…].
L’association Animal Cross dénonce régulièrement la chasse à courre, une pratique cruelle et obsolète. Son livre « Article 0 » rappelle notamment que cette chasse assume ne pas être un outil de régulation des espèces et pose un problème éthique certain. Source de douleurs extrêmes pour l’animal poursuivi, la grande vénerie génère un stress physiologique et psychologique très important au courant de la traque. Et parmi les rares cerfs qui parviennent à échapper à la meute, beaucoup gardent des séquelles souvent fatales….
Des incidents réguliers
Au cas d’animaux poursuivis jusque dans les zones habitées, s’ajoutent les nombreux accidents de la route causés par des animaux sauvages traqués ou des chiens de chasse perdus. Sans oublier les incivilités envers les promeneurs, ou encore, les animaux domestiques tués par des meutes. Au total, AVA France a recensé, entre 2018 et 2023, pas moins de 163 incidents… à tel point que ces dégâts semblent faire partie intégrante de la chasse à courre !
Notre demande
Pour l’ensemble de ces raisons, l’association Animal Cross soutient la demande d’AVA France visant à modifier l’article L. 424-4 du code de l’environnement pour interdire la chasse à courre, mais aussi toute activité connexe pouvant impliquer la capture accidentelle d’un animal, notamment en limitant le nombre de chiens courants en action de chasse.