Une ourse suitée, non encore identifiée, a été tuée le samedi 20 novembre sur la commune de Seix, dans la vallée d’Estours (Ariège), lors d’une battue aux sangliers. Ses deux oursons se retrouvent orphelins.
Pas de chasse sans dégâts collatéraux ?
Selon certains témoignages, le chasseur a rencontré une ourse qui l’aurait mordu. Celle-ci était accompagnée de ses deux oursons. Le chasseur, âgé de 70 ans, aurait alors riposté avec son fusil, la tuant. L’homme, blessé aux jambes, a été rapidement envoyé à l’hôpital de Toulouse. Le corps de l’animal aurait été retrouvé à quelques mètres en contrebas du lieu de l’accident. Un ours n’attaque jamais un homme sans raison, l’hypothèse la plus probable serait donc que l’ourse ait essayé de protéger ses deux oursons présents lors du drame.
Un malheur évitable qui se répète
Ces tragédies auraient pu être évitées si les chasseurs avaient respecté la réglementation : l’arrêté préfectoral du 10/05/2021 pour l’ouverture de la chasse en Ariège mentionne en effet que la détection d’une présence d’ours avérée entraîne la suspension des chasses en battue. Il n’a donc pas été respecté samedi. En effet, les zones à ours sont connues des chasseurs, et la présence d’au moins une ourse avec ces deux oursons avait été détectée dans ce secteur depuis le mois d’octobre par des vidéos de l’OFB.
L’ourse tuée pourrait être Caramelles, une femelle née dans les Pyrénées en 1997 à qui il est arrivé le même scénario lorsqu’elle était oursonne : sa mère Melba a été tuée par un chasseur lors d’une battue en septembre 1997, laissant Caramelles et son frère Boutxy orphelins à 8 mois.
Pour la sécurité de tous, nous demandons qu’il n’y ait plus de battue en zone où la présence d’oursons avec leur mère a été récemment détectée.
Des circonstances à déterminer
Une enquête judiciaire a été ouverte afin de connaître le déroulement et les conditions exactes de la battue. Nous attendons que ce rapport étudie dans le détail la version de la victime ainsi que le respect des mesures de sécurité que les chasseurs doivent normalement connaître.
Deux oursons maintenant voués à eux-mêmes
Les deux oursons sont maintenant privés de leur mère et leurs chances de survie sont amoindries, même si la période de dormance hivernale va rapidement arriver et qu’ils doivent donc trouver refuge dans leur tanière.
Nous demandons une précaution particulière de la part des chasseurs pour ne pas effrayer, blesser ou tuer ces deux oursons, encore fragiles à leur âge, notamment en suspendant toute battue dans le secteur. Nous demandons aussi à l’OFB que ces jeunes ours inoffensifs soient particulièrement suivis jusqu’à leur entrée en tanière dans quelques semaines.
Un accident ne peut pas remettre en cause toute une cohabitation
Il faut savoir qu’il n’y a pas eu d’attaques sur humain dans les Pyrénées depuis plus de 25 ans. Cet accident malheureux reste exceptionnel, et ne peut remettre en cause la cohabitation qui est voulue et défendue aussi bien par l’Etat, par les associations environnementales, que par la grande majorité des Français.
L’engagement de l’Etat pour les ours à ne pas omettre
Nous rappelons que l’Etat s’est engagé, dans le plan Ours 2018-2028, à remplacer les ours tués par la main de l’homme. A ce jour, aucune action n’a été engagée pour remplacer les 3 ours tués en 2020… Nous attendons et demandons la réintroduction de maintenant quatre ours dans les Pyrénées. Il n’y a aujourd’hui qu’une petite soixantaine d’ours dans les Pyrénées, ce qui est extrêmement peu au vu de la superficie de la chaîne montagneuse.