Depuis 2000, 3 325 accidents de chasse ont été recensés, provoquant la mort de 421 personnes, selon le bilan de l’Office français de la biodiversité (OFB) datant de juillet 2020. En moyenne, une vingtaine de personnes sont tuées par les chasseurs chaque année.
Et les accidents ne cessent de se multiplier encore. Le 4 novembre, un automobiliste a succombé à ses blessures sur une route nationale, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le 28 octobre, un promeneur a été blessé par un tir de chasse sur un sentier, à Vallières-sur-Fier (Haute-Savoie). Le 7 novembre, un chasseur a été grièvement blessé au thorax, à Landricourt (Aisne).
Au Sénat, une mission parlementaire vient d’être lancée, à la suite d’une pétition réclamant des mesures contre les « morts, violences et abus liés à la chasse ». Animal Cross fait le point sur la sécurité à la chasse et mais aussi des propositions pour que cela change
Humains et animaux domestiques : des victimes collatérales
Les statistiques de l’OFB (ex ONCFS) ne retiennent qu’une vingtaine de décès par an causés par la chasse. C’est ignorer tous les animaux domestiques (vaches, chevaux, chiens de chasse) tués en action de chasse par les chasseurs du fait d’une « erreur de tir ». C’est aussi passer sous silence les morts causées par des armes de chasse, en dehors de la chasse. Les armes de chasse permettent aussi à certains chasseurs peu scrupuleux de débarrasser de certains animaux domestiques. On parle sans doute de plusieurs centaines de cas par an en France. En savoir plus.
Animal Cross demande :
– Un établissement des statistiques complètes incluant blessures et décès, chez les êtres humains et chez les animaux domestiques, que ce soit au cours ou hors d’une action de chasse.
– De garder toutes les armes de chasse dans des lieux centralisés et sécurisés (ex : ACCA, gandarmerie, mairie…) et non au domicile des chasseurs. Cette mesure préserverait des centaines de vies humaines et animales chaque année en France.
Les armes de chasse : un moyen simple pour les suicides et les drames familiaux
Les armes de chasse sont le moyen le plus aisé utilisé en cas de suicides et de règlements de compte familiaux. Une solution simple pour sauver chaque année des centaines de vie en France : interdire la détention des armes à feu au domicile, et la remplacer par la détention dans des lieux extérieurs sécurisés (gendarmerie, armureries, ACCA).
Animal Cross demande :
– D’interdire les armes de chasse à domicile (mais en lieux centralisés sécurisé type gendarmerie).
– D’interdire le transport d’armes de chasse dans les transports publics.
Chasse et enfance : un risque traumatique
En réalité, sauf trouble du comportement inquiétant, l’enfant n’est pas naturellement un adepte fervent de la chasse. En fait, il souhaite juste suivre les activités de son père et partager avec lui des moments de nature. Voir son père ramener fièrement la prise du jour ne fait que renforcer l’admiration qu’il lui porte. L’enfant, en apprenant les techniques de chasse recherche alors l’approbation de son parent. Mais n’aurait-il pas le même plaisir en suivant son père dans l’observation pacifique de la nature ?
La réglementation n’interdit aucunement la présence de jeunes enfants à la chasse (beaucoup commencent à l’âge de 4 ans). Présenter des scènes de tuerie et de mort à des enfants les expose aux mêmes conséquences que celles générées par la vue de films violents (ici régit par le CSA avec une limite d’âge), ces conséquences étant d’augmenter le sentiment d’angoisse et d’insécurité et d’exacerber l’agressivité tout en désensibilisant à l’empathie. L’enfant pourrait donc à son tour devenir maltraitant envers les animaux mais verrait aussi son risque de devenir délinquant et violent accroître. En savoir plus
Animal Cross demande :
– De supprimer la chasse accompagnée pour tout mineur.
Des blessures de guerre à deux pas de chez soi
Durant la saison de chasse, chaque semaine voit son lot d’accidents, allant de problématiques communes rencontrées par les promeneurs (détonations, vue d’hommes en armes, proximité d’impacts de balles…), aux tirs dans le pied ou dans un membre. Quelle est la nature des traumatismes médicaux générés par ces événements violents ? Les armes à feu provoquent des traumatismes physiques plus ou moins importants en fonction de l’arme, des cartouches utilisées et de la distance du tir. Une balle de grand gibier est constituée de deux parties : une partie antérieure qui se fragmente et une partie postérieure qui traverse le corps. Elle fait plus de dégâts qu’un projectile d’arme de guerre ! Les victimes peuvent aussi rencontrer des traumatismes psychiques : des troubles de l’humeur, une anxiété pathologique, un syndrome dépressif réactionnel et un syndrome de stress post-traumatique. En savoir plus.
Stock d’armes de chasse non déclarées : des failles de sécurité !
Sait-on vraiment où se trouvent les armes de chasse en France ? Non !
6 millions d’armes seraient en errance, non déclarées. Sous prétexte que la chasse est une activité légale qu’on ne saurait entraver, un étonnant laxisme plâne sur la traçabilité des armes de chasse. Depuis des années, les pouvoirs publics ont compté sur la bonne volonté des détenteurs d’armes de chasse, essentiellement les chasseurs, mais pas seulement, pour savoir où sont stockées les armes de chasse, sans succès. Il est temps de passer à une stratégie volontariste pour identifier le lieu de détention de millions d’armes de chasse en errance, et augmenter la sécurité collective. En savoir plus
Animal Cross demande de :
– Interdire à des non chasseurs d’acquérir des armes par héritage.
– Exiger des chasseurs inactifs depuis 5 ans de mettre leurs armes de chasse en dépôt dans un lieu sécurisé.
– Soumettre la détention d’armes de chasse à un motif d’intérêt légitime, comme le transport et le port d’armes de chasse.
– Mettre fin à la détention des armes de chasse à domicile et déposer les armes de chasse dans un lieu centralisé.
– Envoyer un courrier aux détenteurs d’un permis de chasser leur demandant de déclarer toutes les armes en leur possession et en acceptant de ne pas sanctionner les armes non déclarées dans un certain délai.
– Rapprocher les fichiers des armes (SIA) du fichier des chasseurs en activité (dans les fédérations de chasse) et du fichier de l’ensemble des personnes détenant un permis de chasser (à l’ONCFS).
– Rapprocher le fichier des décès (RNIPP) du fichier des armes (SIA).
Laxisme sur le contrôle des stocks de munitions de chasse
Alors qu’il est possible de se constituer un stock de plusieurs milliers de cartouches par chasseur sans aucun contrôle, et que les chasseurs peuvent polluer la nature en y laissant leurs munitions vides. Saviez-vous que le nombre de munitions achetées et également le nombre d’armes de chasse par chasseur se sont pas limités ? En savoir plus.
Animal Cross demande :
Pour répondre à des préoccupations d’ordre sécuritaire et environnemental :
– Enregistrer le nombre de cartouches achetées en indiquant aussi l’arme de chasse correspondante. Ces informations permettront d’alimenter le fichier de traçabilité des armes à feu SIA.
– Limiter le nombre de munitions 500/an/chasseur, toutes armes confondues.
– Consigner les munitions.
Pour tout savoir sur la chasse et la considération des animaux sauvages en France :
LIVRE ARTICLE 0
18,90€ TTC