Sangliers abattus en plein centre ville : Pau la semaine dernière, Bordeaux le 24 janvier, Blois le 23 janvier, Toulouse le 14 novembre 2013, etc. , etc….

Après la pollution et l’insécurité, vous voici donc, chers amis citadins, face à un « nouveau danger », un animal sauvage et cruel : le sanglier !

Mais tout est prévu pour votre sécurité : en France, on abat le monstre !

Nos amis canadiens ont choisi eux de capturer et d’éloigner des ours polaires qui s’approchent trop des habitations. A quand une étude comparative sur la dangerosité de l’ours blanc et du sanglier, ou bien sur le degré de conscience d’un canadien et d’un français …

Bien sûr, certains répondront que mieux vaut éliminer les intrus puisqu’ils semblent pulluler !

Alors tâchons de répondre à ce fait en nous posant les bonnes questions :

Comment ces sangliers sont-ils arrivés dans nos villes ? Ont-ils décidé de s’attaquer sauvagement aux citadins où ont-ils perdu leur forêt ?

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Les explications sont simples et se résument en 2 mots : panique et surpopulation.

Panique en effet. Difficile de fuir une traque si organisée et si acharnée ! Ces animaux aux abois se retrouvent dans nos rues principalement en période de chasse, en période de battues. Cette pratique de chasse peut se décrire en de vrais massacres organisés lors desquels l’animal n’a pas d’issue. Quel stress alors pour l’animal qui se retrouve en milieu urbain ! Pour couronner le tout, la méconnaissance des journalistes qui relatent ce type de fait métamorphose le sanglier en bête féroce capable d’attaquer sauvagement le citadin. Ces professionnels de l’information se contentent trop souvent de la version simpliste d’un lieutenant de louveterie et non d’un biologiste qui lui aurait expliqué que si le sanglier peut devenir agressif, c’est bien sûr acculé à une mort certaine, dans le mince espoir d’échapper à l’inévitable.

Surpopulation aussi. Mais encore une fois, les chasseurs ne manqueront pas de souligner le fait que la population de sangliers est en augmentation, sans donner d’explication à ce phénomène. Alors osons donner les raisons de cette croissance démographique.

Le monde de la chasse évite le sujet des dérives de l’agrainage pour la chasse commerciale et non pour la protection des récoltes : cette pratique qui consiste à nourrir les sangliers dans la forêt favorise bien évidemment artificiellement leur survie et leur reproduction afin d’avoir plus de têtes à chasser !

Ils évitent également de parler des cochangliers, hybrides de cochons et de sangliers, créés par l’homme, capables de se reproduire très vite, et moins farouches que leurs cousins sauvages…

Le monde scientifique donne de plus aujourd’hui une nouvelle explication sur le phénomène de la surpopulation : le sanglier a su s’adapter à la pression exercée par l’intensification de la chasse. Une publication dans la revue Evolution (par Marlène Gamelon, juillet 2011) démontre que les marcassins naissent plus tôt (de 12 jours) dans les zones à forte pression de chasse. Ceci a pour conséquence sur les jeunes femelles une première portée dès leur première année de vie au lieu de leur seconde année de vie. En 10 générations, l’espèce s’est adaptée en se reproduisant plus rapidement et plus abondamment.

Alors ne nous laissons plus endormir par les mensonges du lobby de la chasse. Le sanglier fait aujourd’hui partie du trop grand groupe des espèces animales qui subit les actions d’une poignée d’hommes prêts à dérégler gravement les écosystèmes et à mentir ensuite pour assouvir leurs bas instincts meurtriers. Nous ne pouvons donc que défendre notre ami le loup, prédateur naturel du sanglier, capable de nous aider à réguler naturellement sa population.