Une nouvelle consultation du public vise à reconduire pour l’année 2020 les dispositions de tir du loup appliquées en 2019, et ayant conduit à l’abattage de 96 loups. Elles assouplissent encore les conditions de tir, et visent clairement à réduire l’expansion géographique des loups.
Cette fois, le Conseil National de Protection de la Nature n’est consulté que de façon très tardive (vers la fin de la période de consultation publique …), car cette instance indépendante avait mis en relief le 25 avril 2019 le caractère dangereux du dispositif mis en place par l’Etat.
Nous vous invitons à répondre à la consultation publique en cliquant ici, puis sur le bouton vert DEPOSER VOTRE COMMENTAIRE. Pour que votre avis soit pris en compte, reprenez ci-dessous les arguments qui vous conviennent en les reformulant ; des outils de comparaison sont utilisés par les services de l’Etat, qui conduisent à l’annulation des avis en cas de « copié/collé «. Les remarques autres qu’en rapport direct avec le texte conduisent aussi à l’invalidation de l’avis.
Animal Cross juge ces dispositions inacceptables, et vous invite à le faire savoir. Reprenant dans l’ordre le texte proposé :
Les mesures étaient présentées comme « expérimentales « en 2019, et le sont de nouveau. Pourtant, elles n’ont fait l’objet d’aucune analyse, d’aucun bilan montrant une baisse de la prédation. On sait d’ores et déjà que les tirs n’ont pas d’effet réducteur de la prédation sur cheptels domestiques, bien au contraire.
De nouveau, le seuil de 500 loups, vu par l’État comme un plafond au-delà duquel il se déclare autorisé à recourir à des mesures radicales, est une interprétation biaisée d’un rapport du MNHN ; d’ailleurs, l’UICN considère toujours le loup comme une espèce menacée en France
Le taux de prélèvement de 17% de la population, pouvant être porté à 19%, est beaucoup trop élevé pour garantir la conservation du loup à long terme ; or c’est bien ce que prévoit la Directive européenne Habitats-Faune-Flore : « … que les opérations ne nuisent pas au maintien du bon état de conservation de la population de loups «.
Plutôt que de se concentrer sur la mise en place, et le contrôle, des moyens de protection, l’Etat adopte la destruction des individus comme seule réponse à la prédation des troupeaux. En cela, il répond toujours positivement aux exigences des organisations syndicales agricoles.
Mieux encore, cette nouvelle mouture crée la notion de « zones difficilement protégeables », où les tirs létaux du loup pourront être réalisés sans mise en place préalable de moyens de protection, et avec l’appui de 3 tireurs.
Or on sait que tout territoire peut être efficacement protégé. C’est la politique, ajoutée à la pression des élus locaux, qui définissent ces zones.
Les tirs de loup ne font en aucune façon baisser la prédation sur troupeaux domestiques ! Seuls les moyens de protection sont valables.
Aucune étude n’analyse les effets conjugués du braconnage, déjà très important, de la mortalité accidentelle, de la mortalité naturelle et de ce nouveau quota de 100 individus, sur l’état de conservation favorable du loup
L’Etat se désengage au plan de la sécurité des tirs : les tirs de défense renforcée ne sont plus encadrés par l’ONCFS, et les chasseurs pourront à loisir utiliser la technologie d’amplification de lumière et la détection thermique pour en découdre avec les loups, alors qu’ils étaient jusque-là réservés aux unités assermentées.