À l’hiver 2022, un témoin lance l’alerte : en forêt de Cruzy-le-Chatel (89740, Yonne) dans un chenil avec une vingtaine de chiens de chasse, en pleine nature, on peut voir dans les box et les poubelles des chiens morts, un amoncellement d’os et d’excréments. A côté des box, des tas d’os de sangliers, sans doute transportés ici après des parties de chasse du domaine de chasse voisin. Des vers qui pullulent dans les poubelles. Il écrit à la Direction de la protection des populations (DDPP) « il y avait de nombreuses naissances incontrôlées, les bébés se faisaient manger par les autres chiens. ».
La sœur du propriétaire, vétérinaire, serait alors intervenu pour stériliser certaines chiennes. Le témoin ajoute aussi : « le propriétaire organise beaucoup de chasses et ne sachant pas quoi faire du gibier, il jette dans le trou, des sangliers en grande quantité, des chevreuils des cervidés, des canards et des faisans. » Les chiens seraient nourris par la venaison et les invendus du supermarché.
En mai 2022, une mise en demeure pour déclarer ses installations et nettoyer les lieux est adressée par le Bureau de l’Environnement de la Préfecture de l’Yonne, au propriétaire de lieux. En effet, l’élevage de Monsieur C. est également illégal car non déclaré. La DDPP décide de ne pas saisir les chiens.
Mais rien ne se passe jusqu’en janvier 2023. Le 12 janvier 2023, l’association Adeo, alertée par un riverain, porte plainte auprès du procureur de Sens.
Lundi 30 janvier 2023 l’association Gratouille, récemment mise au courant, se rend sur les lieux et découvre que les chiens sont toujours là : 24 chiens en box. Ce sont des chiens de chasse, dont un podenco, avec une puce étrangère, et un dog argentin, interdit à la chasse. L’association Pas Si Bête participe à l’enquête.
Les excréments et les os jonchent le sol, il n’y a aucune surface saine. Plusieurs chiens montrent des signes de maigreur. Le chenil ne contient pas de niches, les animaux sont exposés au froid glacial, dorment à même le sol, les eaux usées ne sont pas évacuées.
Mercredi 31 janvier le maire de la commune demande au procureur de retirer les animaux, mais sans succès, après avoir constaté les faits sur place.
Depuis une quinzaine de jours, l’association Gratouille et une capitaine de police, habitante du lieu, se rendent sur place tous les jours. Il semble que personne ne nourrisse ni ne donne à manger aux animaux, sauf le week-end. Monsieur C. est un chasseur qui semble laisser ses chiens seuls et sans soins pendant toute la semaine. Un cadavre de chien est retrouvé dans un congélateur.
Le 2 février, l’association Animal Cross porte plainte pour abandon et acte de cruauté.
Mardi 7 février, la DDPP intervient finalement avec la gendarmerie. Mais le propriétaire a fait nettoyer les box la veille, alerté par les allers-et-venues autour de son chenil.
Cet après-midi (mardi 7 février 2023) le procureur de la République doit décider du retrait ou pas des animaux.
Aujourd’hui, jeudi 9 février, 17 chiens sur 24 ont été cédés par leur propriétaire, plus que 7 à sauver…
Cette affaire appelle les commentaires suivants :
- Les chiens de chasse sont souvent tenus en captivité, sans jamais sortir, dans de très mauvaises conditions. Ces chiens sont de simples outils pour des chasseurs sans égard pour leurs animaux.
- Les services de l’Etat et la Justice ne mettent pas beaucoup d’entrain à protéger les animaux, alors qu’ils ont les moyens juridiques de le faire. Ils avancent lentement s’ils ne sont pas relancés avec vigueur par des associations et des particuliers.
Nos associations demandent le retrait immédiat de tous les chiens.
Contacts presse :
Association Gratouille Stéphanie Beaugrand, 06 22 66 35 94, Témoin sur place https://www.gratouille-refuge.fr/
Association Pas Si Bêtes, Véronique Guint, 06 77 63 95 06, Témoin sur place, https://passibetes.fr
Association Animal Cross Benoît Thomé, 06 81 37 96 19, benoit@animal-cross.org, www.animal-cross.org. Dépôt de plainte en cours, enchaînement des faits.
Association Adeo, Ginette Allart, 04 32 74 22 01 , adeoanimalis@yahoo.fr