Participez à la consultation publique fixant les dates d’ouverture et de clôture de la chasse pour la saison 2021-2022 en Haute Savoie AVANT LE 6 JUIN
Rappel du processus :
- On écrit à l’adresse suivante : ddt-consultations-publiques@haute-savoie.gouv.fr
- On note en objet : Consultation publique relative au projet d’arrêté fixant les dates d’ouverture et de fermeture de la chasse en Haute Savoie
- On s’inspire mais on ne copie colle pas les éléments de l’argumentaire ci-dessous
A vous de jouer !
Monsieur le Préfet,
Je m’oppose fermement au projet d’arrêté fixant les dates d’ouverture et clôture de la chasse pour la saison 2021-2022 en Haute Savoie pour les raisons suivantes :
– Concernant le Blaireau : « La vénerie sous terre du blaireau est autorisée de la date de signature de cet arrêté au 15 août 2021, en complément de la période légale du 12 septembre 2021 à 7 heures au 15 janvier 2022. »
– Je m’oppose à cette ouverture complémentaire et à la vénerie sous terre de cette espèce en pleine période de reproduction (le sevrage a lieu entre juin et août).
– La France fait partie des derniers pays européens à persécuter cette espèce, et elle est surtout la seule à autoriser leur déterrage en pleine période d’élevage des jeunes, à travers des arrêtés accordés pour des périodes complémentaires par les préfets des départements.
– La chasse des blaireaux est entre autres menée pour prévenir la tuberculose bovine. Or, dans un avis d’août 2019 de l’ANSES affirme que la vénerie sous terre n’a aucun effet préventif sur la zoonose. La situation en Grande-Bretagne le confirme et ce pays va cesser l’abattage massif des blaireaux au profit de la prophylaxie et du développement de la vaccination des bovins.
– Le blaireau n’est pas considéré comme une espèce nuisible, mais il est au contraire inscrit sur la liste rouge des espèces protégées de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Cette espèce s’autorégule et la pratique de la vénerie sous terre n’a pas lieu d’être. En effet, le département du Bas-Rhin, qui a interdit la chasse du blaireau depuis 15 ans déjà, n’a à ce jour constaté aucune surpopulation de l’espèce ni aucun dégât majeur sur les parcelles agricoles. Les constats sont les mêmes en Belgique, en Espagne et en Italie.
Qu’attendent nos gouvernants pour faire cesser cette barbarie ? Les lobbies cynégétiques et leur lutte pour conserver des pratiques “traditionnelles” font prendre à la France un immense retard par rapport à ses voisins européens sur l’interdiction totale de ce modèle de chasse inacceptable.
-Menés avec une grande violence, le déterrage et l’abattage des blaireaux, notamment pendant la période d’élevage des jeunes, choquent bon nombre de citoyens, qui se rendent compte aujourd’hui que notre écosystème est en équilibre fragile.
–Concernant la Marmotte : je m’oppose à la chasse de cette espèce. Alors que cette espèce est régulée par l’Aigle royal et le Renard (sans compter les chiens), non seulement elle ne gêne personne mais elle est un atout touristique très apprécié pour nos montagnes. De plus, elle est très rarement consommée par les chasseurs. Sa chasse ne présente aucune utilité.
– Concernant le Chamois : l’Arrêté fixant les dispositions particulières à l’Arrêté d’ouverture de la chasse, prévoit des tirs sélectifs dans les réserves de chasse. Pourquoi le chamois, qui ne commet pas de dégâts, serait-il tiré en réserve de chasse ?
– Concernant les galliformes de montagne (Gélinotte des bois, Lagopède alpin, Tétras lyre et Bartavelle) : je demande un moratoire sur la chasse de ces espèces en raison de leur mauvais état de conservation. Les données précises, concernant la plupart de ces espèces, ne sont pas connues ou actualisées, et pourtant leur prélèvement reste autorisé.
–Concernant les autres espèces mentionnées dans l’arrêté : l’activité cynégétique ne peut s’appliquer sur des espèces en mauvais état de conservation selon la Directive oiseaux européenne – annexe I et annexe II. Aucune action de gestion durable n’est engagée par la FDC74 ou par les services de l’État sur les espèces en déclin continu que ce soit dans les milieux agricoles, aquatiques ou montagneux. Ainsi, je vous demande d’interrompre la chasse de loisirs sur des espèces en mauvais état de conservation et ne commentant aucun dégâts agricoles ou forestiers. Leur prélèvement est tout simplement injustifiable et se réalise en dépit du bon sens le plus élémentaire. L’intensification des pratiques agricoles et la régression des prairies naturelles ont entraîné le déclin de nombreuses espèces nicheuses en Haute-Savoie.
-L’exemple du Vanneau huppé reflète ce constat. L’espèce n’est plus nicheur sur le département. Seuls de rares individus en migration sont observés.
–Caille des blés. En Haute-Savoie, sa population est estimée dans une fourchette de 10 à 50 couples dispersés sur l’ensemble du territoire.
–Alouette des champs est un autre exemple symbolique du déclin des oiseaux des milieux agricoles. Sa chasse n’est permise que dans seulement 5 pays européens, Chypre, Grèce, Italie, Malte et Roumanie. De plus, il existe aussi en Haute-Savoie l’alouette lulu qui est encore plus menacée et qui peut être la victime collatérale des tirs par confusion entre les deux espèces.
-Quant aux oiseaux d’eau chassables, des espèces des plus rarissimes tels que le Fuligule milouinan ou le Garrot à œil d’or sont également hivernants sur nos lacs alpins avec des stationnements très localisés. Leur observation est plus prononcée lors d’un hiver froid. Leur présence dépend de la disponibilité des ressources alimentaires et surtout d’une limitation du dérangement notamment la chasse. L’élimination d’un seul de ces oiseaux extrêmement rares nous prive du droit à l’observation, c’est-à-dire la garantie d’observer une faune sauvage et diversifiée aujourd’hui et pour le futur. Ce droit devrait être reconnu.
-Quant à la petite faune de montagne, leur situation est, avec le réchauffement climatique, des plus dramatiques comme le Lièvre variable et le Lagopède alpin. Ces reliques arctiques, joyaux de notre faune, restent soumises à une pression cynégétique non justifiable. Sans oublier la bartavelle dont le statut de conservation européen présage une évolution défavorable en France.