Interrogés plus précisément sur l’évolution de différents
milieux naturels en France au cours des dix dernières années,
les enquêtés jugent globalement que la situation s’est
dégradée (graphique 2). Ce sentiment s’exprime de manière
particulièrement forte concernant les milieux aquatiques
(océans, rivières, zones humides). Pour une grande majorité
des enquêtés, la situation du littoral et des espaces marins
semble même extrêmement préoccupante. Pour plus de trois
Français sur cinq, l’état des montagnes et des forêts s’est
également détérioré. Un constat similaire est fait par plus de
la moitié des métropolitains au sujet des prairies et de la
nature en ville. Pour la plupart des milieux évoqués dans le questionnaire, le sentiment de dégradation est sensiblement
plus élevé chez les femmes et chez les 35-44 ans. À l’inverse,
les enquêtés les plus jeunes et les plus âgés sont moins
nombreux à faire état d’un sentiment de dégradation global
de l’état des milieux naturels en France.
Les pêcheurs se montrent bien plus optimistes que la
moyenne au sujet de l’état des lacs et des rivières. Sur les
sujets qui les concernent, les enquêtés qui gèrent une forêt,
ceux qui pratiquent la pêche à pied sur le littoral et ceux qui
élèvent du bétail portent également un regard moins sévère
que la moyenne des Français.

 

Invités à se prononcer entre deux propositions distinctes,
71 % des enquêtés jugent qu’il serait préférable de « laisser
la nature se développer même si cela peut poser des
problèmes pour les activités humaines », tandis que 29 %
estiment qu’il vaudrait mieux « privilégier les activités
humaines, en contrôlant le développement de la nature ».
Cette opinion minoritaire est partagée par 60 % des
personnes qui pensent que l’érosion de la biodiversité n’aura
pas d’effet sur leur vie quotidienne, ainsi que par un nombre
conséquent d’exploitants agricoles (50 %), de chasseurs
(41 %), d’éleveurs et de sylviculteurs (36 %). Cette primauté
des activités humaines est également plus fréquente chez
les enquêtés les plus aisés, les plus diplômés et les plus âgés.